Italie

Date: Juillet 2011.
Groupe: Passeport Expe
Récit de Arthur:  

Jeudi 14 juillet

Il est six heures et demie ce matin lorsque mon réveil sonne. C’est aujourd’hui que ce fait le départ de notre raid à vélo en Italie. Ce raid est un peu particulier vu que nous l’avons préparé nous-mêmes.

Avant de partir, je boucle mon sac, prends un bon petit déjeuner et prépare mon pique-nique pour ce midi et ce soir. Vers sept heures et demie, je vais chercher mon vélo au garage et la remorque. Je charge mon sac et vers huit heures moins dix, je pars à vélo en direction du cinquantenaire.

J’arrive à huit heures et seul Brieuc est déjà présent. À huit heures vingt, Pierre et son frère Louis arrivent avec la camionnette. Nous chargeons les vélos de Brieuc, Pierre et Louis et ma remorque dans la camionnette. Mon vélo voyagera sur le porte-vélo. Vers huit heures et demie, nous quittons le cinquantenaire en direction de l’aire d’autoroute de Bierges où Laurent nous attend. Nous embarquons ses affaires et mettons également son vélo sur le porte-vélo. Un peu plus tard, nous embarquons également Hubert, sa remorque et son vélo. Nous voilà au complet.

Sur l’autoroute, Pierre remarque que le volant vibre quand il roule à plus de cent kilomètres par heure. Nous sortons donc de l’autoroute en direction du marchand de pneus le plus proche. Vers dix heures, la camionnette est sur un élévateur et se retrouve sans pneus avant. Vingt minutes plus tard, le problème est réglé. Le garagiste a rééquilibré les pneus en plaçant cent-vingt grammes de plomb dans la roue !

Plus loin, nous faisons une petite pause et Brieuc remplace Pierre au volant. Vers quatorze heures, le GPS n’est pas très précis et nous nous trompons deux/trois fois d’affilée. Nous nous retrouvons dans un petit village perdu. Nous en profitons pour manger notre pique-nique. Nous reprenons ensuite la route en direction de la Suisse. Pierre a repris le volant.

Une fois la frontière passée sans aucun incident, nous traversons la Suisse. L’autoroute est très vallonnée et parsemée de tunnels. Nous nous retrouvons dans quelques embouteillages en approchant du tunnel du Gothard. Une fois le tunnel de dix-sept kilomètres traversé, la route est plus droite et moins accidentée. C’est aussi la fin des belles vues sur les montagnes. Nous changeons à nouveau de chauffeur. Une fois en Italie, le chauffeur change à nouveau.

Nous suivons le GPS jusque Cesena, une petite ville au Sud de Bologne où nous attend Chiara, une Italienne, cokotteuse d’une cousine en Erasmus. Nous arrivons à Cesena et plus précisément près de la villa Bianchi vers minuit. Tout d’abord les gens ne comprennent pas ce que nous venons faire ici mais lorsque nous parlons de Céline, tout s’arrange. Chiara arrive, nous récupérons quelques bagages de ma cousine et allons ensuite nous coucher à la belle étoile à côté de la camionnette. Il est une heure et le ciel est totalement dégagé (contrairement à la Belgique). Nous admirons le ciel étoilé avant de nous endormir.


Vendredi 15 juillet 2011

Il est à peine six heures de matin mais le soleil tape déjà bien fort. Je me réveille et sens déjà le vent souffler. Sous ce soleil matinal qui nous réchauffe déjà bien, je ne parviens plus à dormir. Nous nous levons tous vers huit heures. Nous commençons par ranger toutes nos affaires. Puis nous dispatchons la nourriture achetée l’avant-veille. Nous préparons les vélos, regonflons les pneus, graissons les chaines et remontons les selles. Une fois tous nos bagages bien ficelés dans les fontes (pour Pierre, Louis, Brieuc et Laurent) et sur les remorques (pour Hubert et moi-même), nous prenons un léger petit déjeuner, aucun d’entre nous n’a vraiment faim.

Il est exactement dix heures passées de dix minutes lorsque nous enfourchons nos vélos pour la première fois. Le premier kilomètre est une très forte descente. Une fois en bas, je me rends compte que je n’ai pas la carte de Cesena et qu’il nous sera impossible de revenir à la camionnette depuis la gare si nous ne l’avons pas. Je détache donc ma remorque après avoir vérifié que je n’avais pas la carte et je repars seul en direction de la camionnette. Je trouve rapidement cette carte et redescends à toute vitesse. En bas, je la glisse dans mon sac et rattache ma remorque. Pas de bol, à ce moment-là nous devons nous écarter pour laisser passer une voiture et je perds mes gants de vue. Ce n’est qu’une heure plus tard que je me rendrai compte que je les ai perdus.

Nous repartons ensuite en direction du Sud. Quelques kilomètres de plat plus loin, nous abordons la première difficulté de ce voyage. Nous empruntons une route qui monte (et redescend un peu par endroits) et nous retrouvons près du village de Saiano après une ascension de deux-cents mètres de dénivelé. Le poids des remorques et fontes se fait ressentir. D’en haut, nous avons une vue magnifique sur les collines et la plaine qui précède la mer Adriatique. Nous cueillons des prunes bien bonnes et commençons ensuite la descente vers la plaine. Dans Saiano, nous décidons de prendre une route qui descend mais qui est normalement fermée à la circulation. Nous considérons que les vélos peuvent passer partout et commençons la descente. Après quelques minutes de descente, j’ai comme l’impression que je m’enfonce dans la route. Puis, juste après un virage, nous tombons nez-à-nez avec des ouvriers qui sont en train de refaire la route. Ils nous regardent tout étonnés lorsque nous arrivons. C’est normal, nous venons de ‘bousiller’ leur travail en laissant une marque indélébile de notre passage dans cette route. Nous les dépassons par le talus et continuons notre descente. En bas, nous tombons sur une grosse route et faisons le plein d’eau à une fontaine.

Nous continuons sur cette grosse route avant de nous engager sur de plus petits chemins. Par deux fois nous sommes obligés de reprendre de grosses routes avant d’entrer dans Savignano où nous achetons du pain pour le midi. Nous continuons notre route et arrivons vers treize heures à Santarcangelo où nous mangeons dans un petit parc surplombé par un mur gigantesque d’époque romaine. Après avoir mangé notre pain avec du maquereau (en boîte), de la vache kiri, du saucisson et du pâté, nous faisons une sieste pour éviter les plus grosses chaleurs. Ensuite, nous allons chercher de l’eau au château d’eau qui se trouve tout en haut de la ville. Nous y allons trois par trois pour éviter de laisser nos vélos sans surveillance.

À quinze heures nous reprenons la route. Nous commettons une petite erreur de navigation qui nous coûtera un énorme détour. Au lieu de plonger directement vers la côte en suivant les indications vers Rimini, nous nous dirigeons vers Verucchio et prenons petit à petit de l’altitude en filant droit sur Saint Marin. Une fois que nous nous en sommes rendus compte, il est trop tard pour faire demi-tour et nous sommes obligés de continuer car il n’y a pas de pont pour traverser le cours d’eau F. Marrechia. Nous roulons au début sur une grosse route mais pouvons ensuite prendre une piste cyclable assez agréable. Il fait très chaud.

Une fois le pont traversé, nous longeons une grosse route en direction de Rimini. Cette portion est assez rapide car elle descend jusque à la mer (cent mètres de dénivelé). Arrivés à Rimini, nous traversons la ville pour atteindre la côte. Nous longeons la mer sur une rue hyper touristique où il faut constamment faire attention aux piétons et voitures qui nous coupent le passage. Nous faisons cela un bon bout de temps avant de nous arrêter sur la plage quand il y a moins de touristes. Nous mangeons des abricots secs vers dix-sept heures.

Une demi-heure plus tard, nous reprenons la route entre les hôtels et magasins d’objets de plage. Ensuite nous nous éloignons de la côte pour trouver un endroit où dormir. Nous devons faire demi-tour car nous manquons de monter sur une autoroute (ou du moins une trop grosse route…). Après avoir traversé l’autoroute, nous nous arrêtons dans un café où Louis va demander de l’eau. Nous remplissons toutes nos gourdes et continuons. Nous montons assez fort pour atteindre le centre de Cattolica (quarante mètres) et sa petite église. Nous hésitons à dormir contre l’église et Pierre part en reconnaissance. Il revient quelques instants plus tard pour nous dire qu’il a trouvé un parc désert. Nous nous y installons et commençons à préparer nos spaghettis à la sauce bolognaise. Nous voyons quelques promeneurs avec leurs chiens mais la nuit s’annonce plutôt calme.

Après avoir mangé, nous remarquons quelques nuages et décidons de tendre une des bâches pour nous abriter de la pluie. Pendant que Louis et Laurent vont chercher de l’eau, nous construisons l’abri. Lorsqu’ils reviennent avec de l’eau, ils nous disent qu’il n’y a, selon les habitants, rien à craindre de ces nuages. Nous attachons nos vélos et allons dormir vers vingt-deux heures. Nous sommes assez serrés sur notre petite bâche et décidons de retirer la bâche qui se trouve au-dessus de nous.

-> 76 km à 17,39 km/h de moyenne (4h22 de vélo)
-> 563 m de dénivelé positif, 637 m de dénivelé négatif


Samedi 16 juillet 2011

Je suis réveillé depuis un bon bout de temps lorsque Hubert et moi nous levons. Il est alors sept heures et demie, le soleil est déjà brulant. Les autres se lèvent progressivement. A huit heures tout le monde est debout et nous commençons à refaire nos sacs. Nous devons faire notre vaisselle d’hier pour pouvoir manger nos crunchys avec du lait en poudre et un litre de jus d’orange que nous n’avions pas bu la veille. Une fois tout rangé sur nos remorques et fontes, nous reprenons la route, il est neuf heures. À peine sortis du parc où nous avons dormi, nous nous arrêtons pour remplir nos gourdes chez un habitant.

Nous redescendons de Cattolica et longeons la côte par une route plus agréable que celle de la veille. De l’autre côté de Cattolica, nous avons à faire à une belle difficulté. Le long de la mer se trouve une belle colline que nous devons gravir. Pendant la montée nous prenons une première photo de groupe. Une fois en haut, nous suivons en quelque sorte une route des crêtes. À droite, la vue s’étend sur l’intérieur de l’Italie et ses collines. De l’autre côté s’étend la mer adriatique à perte de vue. Nous traversons deux petits villages et dans un des villages nous remplissons nos gourdes à la fontaine. Ensuite nous redescendons de cent-septante-trois mètres pour arriver à Pesaro. Là, nous attendons Hubert qui est obligé d’aller moins vite en descente à cause de sa remorque moins stable. Lorsqu’il arrive nous dégustons des Sultana. Vers midi moins vingt, nous décidons également de faire des courses pour midi. Nous achetons des tomates, de la mozzarella et quelques carottes.

Une fois Pesaro traversée, nous nous retrouvons sur une grosse nationale. Un peu plus loin nous parvenons à monter sur la piste cyclable qui longe la voie de chemin de fer (qui fait toute la côte adriatique…). Nous ne voyons pas la mer mais c’est beaucoup plus agréable que la grosse route. Peu avant Fano, la piste cyclable passe sous la voie de chemin de fer et nous traversons l’Arzilla via une petite passerelle. Juste après cette passerelle se trouve un énorme chapiteau en dessous duquel nous nous arrêtons. Vers treize heures, nous y mangeons nos parovitas tomates-mozzarella avec du saucisson et les habituelles garnitures. Nous avons roulé quarante kilomètres ce matin.

Après avoir mangé, nous faisons la sieste sous cette tente géante qui nous procure de l’ombre bien agréable. Pendant que les trois premiers font la sieste, les trois autres vont prendre une douche sur la plage. Après leur retour j’y vais également. L’eau de la mer est très bonne et après la baignade c’est au tour de la douche. Cela fait un bien fou. Pendant que nous nous séchons un vieil Italien s’intéresse à nos vélos et plus particulièrement aux remorques. Une fois que tout est à nouveau sur nos vélos, nous repartons. Il est seize heures.

Après la traversée de Fano, nous nous retrouvons dans un cul-de-sac qui n’est pas indiqué (une spécialité des Italiens). Nous devons faire demi-tour et traversons la voie de chemin de fer. Nous devons à nouveau rouler sur la grosse nationale mais cette fois contre un vent de face assez désagréable. Vers dix-sept heures, nous nous arrêtons et dégustons des abricots secs. Laurent en profite pour remplir quelques gourdes chez l’habitant. Après cette courte pause, nous repartons. Un peu plus loin, à Senigallia, nous achetons des légumes frais pour accompagner notre riz du soir.

Vers dix-huit heures, nous décidons de nous enfoncer dans les terres pour trouver un endroit où dormir. Nous tournons donc à droite et commençons par monter raide. Une fois au-dessus nous traversons l’autoroute, mais là, nous nous apercevons qu’il faut encore monter plus longtemps et plus haut. Seuls Louis et moi parvenons en haut sur nos vélos. En haut, à103 mètres d’altitude alors que nous venons du niveau de la mer, nous avons une très belle vue. De plus, nous nous trouvons juste à côté d’une tour médiévale. Nous essayons de demander de l’eau mais les habitants sont momentanément coupés d’eau courante. Pierre et Brieuc se portent volontaires pour aller chercher de l’eau un peu plus loin et ils en profitent pour essayer de trouver un bel endroit pour dormir. Louis, Laurent, Hubert et moi restons près des vélos et essayons de voir si l’on peut dormir dans le jardin de la tour mais les propriétaires ne sont pas présents. En attendant le retour de Brieuc et Pierre, Louis essaye de monter sur une petite construction un peu trop élevée (il n’y parvient pas).

Après le retour de Pierre et Brieuc avec l’eau espérée, nous nous installons au milieu du champ. De là, nous avons une vue magnifique sur les collines (et montagnes) et la mer adriatique et même sur Ancône que nous devons atteindre le lendemain. Pendant que tous s’activent à la préparation des magnifiques légumes achetés quelques heures plus tôt, je prends quelques notes et écrit à mon frère et ma sœur. Vers 20 heures, nous mangeons notre potée de légumes avec du riz. C’est assez bon et rassasiant. Pendant que Louis et Pierre vont faire un petit tour à vélo aux alentours, Hubert et moi préparons du pudding.

Après ce repas frugal, nous nous installons pour la nuit. La lune qui se lève, est énorme et d’un orange flamboyant. Installés sous nos moustiquaires nous observons les étoiles et quelques étoiles filantes. Notre nuit commence peu après neuf heures et demie.

-> 75,19 km à 16,32 km/heure de moyenne (4h36 de vélo)
-> 1195 m de dénivelé positif, 1104 de dénivelé négatif


Dimanche 17 juillet 2011

Je suis à nouveau le premier debout à sept heures et demie. Vers huit heures tout le monde est debout. Le soleil tape déjà et nous nous enduisons encore une fois de crème solaire. Après avoir tout rangé, nous partons. Nous commençons par une descente d’un kilomètre suivi d’une remontée dans le village de Montignano. Là, nous mangeons notre muesli sur une petite place et buvons notre dernier litre de jus d’orange. Je vais ensuite avec Pierre et Brieuc remplir les gourdes à la fontaine du village qui se trouve un peu plus haut. Une fois de retour, nous nous joignons à la discussion que Louis a entamée en Italien (précaire) avec un habitant. Celui-ci nous montre la colline que nous aurons à grimper après Ancône.

Nous commençons par prendre quelques petites routes jusqu’à ce que nous soyons obligés à descendre droit vers la grosse route. Cette descente se fait à près de cinquante-cinq kilomètres par heure pour moi. Le freinage avec la remorque est assez délicat mais ce passe sans incident.

Les vingt et un kilomètres suivants sont assez désagréables. Nous sommes obligés de rouler les uns derrière les autres sur une grosse route où les voitures roulent vite. Il n’y a pas d’alternative jusqu’à Ancône. Nous venons de rouler vingt et un kilomètres en une heure : une très bonne moyenne.

Dans Ancône nous avons un peu de mal à trouver notre chemin. Nous nous engageons dans des ruelles mais pas facile de trouver du pain. Nous montons sur les hauteurs d’Ancône par des routes en lacets assez escarpées. En haut, nous avons une belle vue sur le port. Nous y remplissons nos gourdes à une fontaine et visitons la cathédrale. Ensuite, nous redescendons par des ruelles et finissons par tomber sur une boulangerie ouverte. Après l’achat du pain (et de deux morceaux de pizza) nous continuons notre route sur une grosse avenue bordée d’arbres. Après un rond-point autour d’un arc de triomphe, nous commençons la terrible montée. Nous faisons une pause Sultana vers midi moins quart. Nous avons alors accompli la partie la plus raide de la montée. Après cette courte pause, chacun repart et monte à son rythme. En haut, nous arrivons à un rond-point. La suite de la route est normalement en face, mais Louis qui était devant moi (qui ai la carte) est probablement descendu vers Santa Maria di Portonovo, un petit village dont nous avions parlé. Après avoir attendu les autres, nous descendons également vers ce village. Dans la descente, nous croisons Louis qui est en train de remonter. Il redescend avec nous et nous prenons le premier chemin sur notre droite pour aller manger. Nous sommes dans un parc national. Nous nous arrêtons vers une heure moins quart pour manger notre pain avec du Nutella, de la confiture, du pâté, de la vache kiri, du maquereau et du saucisson… et nos morceaux de pizzas, un régal.

Après le repas, je continue sans ma remorque la descente vers l’Eglise de Santa Maria di Portonovo. Les autres restent pour la sieste. Arrivé en bas, je remarque que ce village est ultra touristique mais que probablement aucun des touristes ne connaît l’existence de cette église. Tous sont amassés sur la plage. Je ne vais pas jusqu’à l’église car il faut traverser toute la plage bondée (et avec un vélo ce n’est pas très facile). Je remonte et me rends compte qu’il fait très chaud et que la remontée ne va pas être une partie de plaisir avec les fontes et remorques. Une fois de retour auprès des autres, je me repose également un peu. Vers quinze heures, nous remettons tout dans nos fontes et remorques et décidons de repartir. Nous sommes obligés de remonter ce que nous avons descendu depuis le rond-point vu que c’est un cul-de-sac. La montée est assez difficile mais elle se fait sur les vélos. Nous dépassons deux cyclistes qui sont à pied et cette sensation de suprématie fait du bien à tout le monde.

Au rond-point nous avons une vue magnifique sur les plages bondées et les falaises qui les surplombent. Nous continuons notre route qui monte encore sur trois kilomètres. Nous contournons ensuite le Monte Conero qui culmine à cinq-cents-septante-deux mètres juste à côté de la mer… La route continue de monter et descendre doucement. Le vent commence à souffler de face. Mais heureusement, la descente arrive. Après huit kilomètres sans pousser une fois sur les pédales, nous arrivons à Numana. Nous longeons la mer sur une route pleine de touristes. Nous nous arrêtons pour remplir nos gourdes vides et continuons avec un vent de face.

Juste avant Porto Recanati, nous nous arrêtons pour acheter des fruits et légumes. Le marchand nous offre la moitié, allez savoir pourquoi… Peu après, nous entrons dans Porto Recanati. Là, nous nous arrêtons sur la place pour y déguster nos prunes, notre pastèque et d’autres fruits très juteux. J’en profite pour acheter une carte postale pour remercier ma cousine qui a acheté les billets de train pour nous lorsqu’elle était en Erasmus. Je fais tout un tour sans rien trouver alors qu’il y avait un magasin à cinquante mètres de l’endroit où nous nous étions arrêtés…

Après cette pause nous continuons notre route mais sommes obligés de faire à nouveau demi-tour à cause d’un cul-de-sac non indiqué. Après quelques kilomètres le vent de face, nous décidons de nous enfoncer dans les terres pour trouver un endroit où dormir. Nous nous arrêtons quatre kilomètres plus loin dans un verger le long d’un petit cours d’eau pas très propre. Nous commençons à préparer notre potée de légumes que nous mélangeons avec des spaghettis un peu ratés par Laurent et Louis qui prétendaient qu’il y avait moyen de les cuire dans une gamelle sans les couper en deux. Le repas est malgré tout excellent. Nous commençons ensuite notre vaisselle. Etant donné que le paquet de savon de Laurent a explosé, la vaisselle est assez savonneuse. Pour la rincer il nous faut de l’eau mais nous sommes à court. Laurent et Brieuc se portent volontaire pour aller chercher de l’eau. Nous commençons à nous installer pour la nuit mais Les deux volontaires pour la mission eau (et non pas corvée eau car c’est un peu péjoratif et démotivant) tardent à revenir. Il commence à faire noir et ils ne sont toujours pas de retour. Nous les attendons dans nos sacs de couchage et sous la moustiquaire car il y a énormément de moustiques. Lorsqu’ils reviennent nous leur demandons pourquoi ils sont si tard. Ils nous expliquent qu’ils ont eu du mal à trouver des maisons aux alentours, qu’ils se sont ensuite fait remballer et que pour finir ils sont tombés dans une famille très accueillante qui leur a même proposé de prendre une douche au tuyau d’arrosage.

Nous allons dormir vers vingt-deux heures, toujours assaillis de moustiques.

-> 77,49 kilomètres à du 16,68 km/heure de moyenne (4h39 de vélo)
-> 1138 m de dénivelé positif, 1204 m de dénivelé négatif


Lundi 18 juillet 2011

Après une nuit assez agitée par les moustiques et les voitures qui s’arrêtent sur la route et qui font stresser Louis pour les vélos, nous nous levons vers sept heures. Mon matelas et sac de couchage sont humides et je dis qu’il a pleuviné cette nuit. Les autres ne sont pas tout à fait d’accord.

C’est plein de piqures que nous préparons notre petit déjeuner. Du porridge chaud pour certains, froid pour d’autres. Nous y ajoutons des pommes et mangeons des oranges offertes par le marchand hier.

Nous partons vers neuf heures en direction de la côte par la même route que la veille. Notre matinée se roule surtout sur une grosse route après avoir fait quelques kilomètres le long de la côte. Au kilomètre trente-sept nous faisons une pause où nous dégustons des raisins secs et toutes sortes de noix. Sur cette grosse route (que j’ai passée dans la roue de Pierre afin de moins ressentir le léger vent de face) il fait assez chaud et nous commençons déjà à manquer d’eau. Nous repartons et faisons le plein d’eau un peu plus loin. Nous achetons également du pain, des tomates et de la mozzarella pour ce midi.

Fort heureusement la grosse route laisse place à une piste cyclable qui longe la voie de chemin de fer, ce qui est beaucoup plus agréable. Plus tard nous passerons sous la voie ferrée et nous retrouverons entre la mer et le chemin de fer.

Vers treize heures, après quarante-huit kilomètres, nous nous arrêtons à côté d’une douche de plage. Nous y piqueniquons. Après le repas, nous allons piquer tous ensemble une tête dans une mer adriatique à température idéale. Nous nageons jusqu’aux rochers et revenons ensuite. Nous nous lavons sous la douche et faisons notre lessive. Après avoir attaché nos affaires humides sur nos vélos pour qu’elles sèchent au vent, nous repartons vers quinze heures trente sur cette même piste cyclable.

L’après-midi est composée majoritairement de pistes cyclables bondées de touristes assez distraits (et sourds au klaxon de Pierre). Nous passons notre après-midi à jouer à saute-mouton avec des piétons, cyclistes en tongs et cuistax. Alors que je roule un peu en retrait avec Hubert car les remorques ne sont pas faciles à manœuvrer dans cette circulation très dense et imprévisible, les quatre fontistes s’arrêtent pour remplir leur gourdes. Hubert et moi les dépassons sans les voir. Heureusement Pierre nous voit et nous rattrape. Il nous conseille de nous arrêter pour faire de même et passe devant. À peine nous a-t-il distancié que nous nous arrêtons à notre tour pour faire le plein. Les trois autres nous rattrapent alors et nous roulons à cinq. Arrivés à une place nous ne savons pas bien quel chemin Pierre a pris. Louis qui est persuadé que Pierre est derrière car il a ‘entendu’ son klaxon fait demi-tour à sa recherche. Brieuc allume son téléphone et appelle Pierre. Il nous confirme qu’il est devant et qu’il a simplement longé la côte. Nous devons attendre le retour de Louis avant de repartir. Quelques kilomètres plus loin, Pierre nous attend. Un peu plus loin nous achetons un ananas, des petits pois, des bananes et de la grenadine.

Après avoir fait un petit tour pour passer sur un viaduc, nous quittons la grosse route pour retourner vers les pistes cyclables. Nous nous arrêtons pour manger nos bananes et continuons. Plus loin, nous arrivons à un petit chemin barré. Nous passons à côté des barrières et devons descendre de nos vélos pour passer car une partie du chemin s’est effondré dans la mer. Pour repasser les barrières nous devons faire un peu de vtt et Hubert se sent obligé d’aider deux demoiselles qui n’arrivaient pas à passer avec leur vélo. Nous passons ensuite sur une passerelle et longeons un camping. Nous avons déjà fait plus de quatre-vingt kilomètres et décidons d’aller dormir dans le village de Cologne situé sur une colline de deux-cents-vingt-sept mètres. Nous nous enfonçons dans les terres et commençons la montée. Dans Cologne, Pierre part en éclaireur pour trouver un endroit où dormir alors que j’attends Brieuc à un carrefour. Après près de dix minutes d’attente, je m’apprête à descendre lorsque Brieuc arrive. Il m’explique son retard par le fait qu’il a cueilli des figues… Sacré Brieuc. Nous montons tout en haut et nous installons sur un petit chemin au milieu des oliviers.

Laurent et Louis partent en mission eau et reviennent aussi avec une bouteille de bière offerte par un habitant. Pendant  que nous préparons le repas, nous dégustons cette bière et quelques figues bien méritées après cette journée longue de nonante-deux-mille-huit-cents-dix mètres. Quelques petits moustiques nous embêtent un peu mais nous profitons de notre riz aux petits pois et à l’ananas. C’est à partir de ce repas que nous trouvons que le nom doit changer. Ce n’est pas passeport expé mais passeport gastronomie. À côté des raids ‘traditionnels’ la nourriture est clairement meilleure (pain frais, légumes frais…). De plus, après cette grosse journée, notre slogan fait apparition : tout ce qui ne te tue pas, te rend plus fort !

Nous allons dormir vers vingt-deux heures, après nous être enduits d’anti-moustique. Je dors sous ma petite moustiquaire. Pendant la nuit, les cinq autres se lèveront pour installer leur moustiquaire avec le vélo d’Hubert comme support. Comme toutes les nuits précédentes, il fait trop chaud pour bien dormir.

-> 92,81 kilomètres à du 17,78 km/heure de moyenne (5h13 de vélo)
-> 488 m de dénivelé positif, 448 m de dénivelé négatif


Mardi 19 juillet 2011

Après une courte nuit (moustiques et chaleur), je me lève vers sept heures et quart alors que les autres dorment toujours. J’en profite pour écrire à ma cousine pour la remercier pour l’achat des billets. Les cinq autres se lèvent progressivement de huit heures moins quart à huit heures. Nous rangeons nos affaires et au moment de manger notre muesli au lait en poudre, je ne trouve plus mes couverts alors que je les avais en main quelques minutes plus tôt. Je vide par trois fois chacune des poches de mon sac mais ils restent introuvables. Je mange mon muesli avec une fourchette empruntée. Après cela, je refouille mon sac et les retrouve dans la poche où ils devaient être mais dans un sac plastique où ils ne devraient pas être. Tout est bien qui finit bien.

Une fois toutes nos affaires bien ficelées, nous repartons vers neuf heures vingt. Nous avons décidé de changer un peu et de rester un peu dans les terres et les collines. La journée commence par une longue descente. Nous rejoignons une grosse route qui longe un cours d’eau. Nous suivons cette route en remontant. Dès que nous le pouvons, nous traversons le F. Vomano, un des premiers cours d’eau où l’eau coule avec débit.

À peine entrés dans Fontanelle que nous essayons de remplir nos gourdes à la fontaine, mais elle est à sec. Nous nous rabattons donc sur le bar qui se trouve juste à côté. La pauvre serveuse qui croyait devoir remplir la seule gourde de Pierre se retrouve avec 5 gourdes de plus.

Nous commençons la montée vers Atri. Cette montée est longue et le ciel se fait de plus en plus menaçant. Lors d’une pause, nous voyons même qu’il pleut sur les montagnes à l’Ouest. Plus loin dans cette même côte, quelques fines gouttes tombent mais elles ne suffisent même pas à nous rafraîchir. Nous avons une belle vue sur les calanches de Atri et la mer au loin.

En haut, après vingt-deux kilomètres dont une petite dizaine de côte, nous remplissons nos gourdes à une fontaine et profitons de la vue et des figues. Pendant que  nous mangeons nos Granys, je règle le frein à disque de Laurent.

Nous repartons et commençons par une courte descente durant laquelle je poste ma carte postale. Puis nous devons remonter durant quelques centaines de mètres avant de descendre pendant plus de huit kilomètres à près de quarante-cinq kilomètres par heure de moyenne et une pointe à 58,85 kilomètres par heure avec ma remorque. En bas, nous arrivons à Silvi Marina et c’est là que nous voyons la première pancarte pour Foggia, notre destination finale : 200 km par l’autoroute.

Dans Silvi Marina nous nous trompons un peu mais poursuivons notre route vers Pescara. À Pescara, nous tournons un peu dans la ville pour trouver de quoi manger. Nous achetons du pain et des pâtes pour ce soir. Trois kilomètres plus loin, juste après la traversée du port par une belle passerelle, nous nous arrêtons en plein milieu de la ville pour manger. Cette pause est bien méritée car il est déjà quatorze heures et nous avons fait cinquante-six kilomètres ce matin. Il fait moins beau aujourd’hui et la chaleur est bien plus supportable que les jours précédents.

Nous sommes obligés de jeter les deux pâtés qui étaient encore dans mon sac car ils ne sont plus bons. Nous ouvrons donc la confiture.

Nous repartons vers seize heures après une courte sieste. Le ciel est assez couvert lorsque nous quittons Pescara via une piste cyclable assez agréable. Nous roulons à vingt-deux kilomètres par heure de moyenne le long de la plage sur une piste cyclable en bois, où en béton parsemée de plots. Hubert y renverse pour la deuxième fois sa remorque. Des enfants viennent de jeter un ballon sous sa remorque. Nous retombons dans un cul-de-sac non indiqué et en attendant les retardataires, nous faisons cinq fois le tour d’un rond-point. Comme ça, nous ne perdons pas les traditions passeport.

Une fois sortis de Pescara, nous continuons notre route vers Ortona. Le Paysage a totalement changé. Plus de touristes (où très peu), un plateau et plus de collines, plus de buildings à perte de vue, c’est beaucoup plus sauvage. Avant d’arriver à Ortona nous devons faire deux belles côtes et une belle descente. À dix-sept heures vingt nous sommes à Ortona et faisons une pause avec vue sur le port où un gros cargo charge deux containers de forme bizarre (déchets radioactifs ?!) Nous prenons une photo de groupe et repartons vers six heures moins vingt. Deux-cents mètres plus loin, nous nous arrêtons à nouveau. Nous remplissons nos gourdes à une fontaine.

Nous poursuivons notre route sur une grosse nationale et après une belle montée, nous quittons la nationale en direction du village de San Leonardo. La nationale était déjà beaucoup plus sauvage et nous avons pu cueillir quelques figues. La petite route en direction de San Leonardo est sinueuse et se faufile entre les vignes et oliviers. Nous traversons le village et un kilomètre plus loin, nous nous arrêtons pour manger et dormir sous les vignes. Pendant que nous mangeons nos pennes au pesto et au parmesan (délicieux et abondant), un Italien arrive dans sa petite fiat. À dix-neuf heures trente-quatre précises, il nous demande (en Anglais ce qui est rare) si nous allons dormir ici. Nous répondons que oui et là-dessus il nous demande : « Do you want to sleep in my garden ? », un peu hésitants nous répondons « Maybe yes ». Là-dessus il nous dit qu’il habite au bout de ce chemin dans une maison blanche et qu’il nous y attend dans une demi-heure.

Une demi-heure plus tard, un kilomètre plus loin, nous entrons pour la deuxième fois dans San Leonardo. Bruno (c’est son nom) nous y attend. Il nous montre son jardin et sa pelouse impeccable. Il y a même de l’éclairage (et des fourmis géantes). Il nous propose même une douche mais nous refusons, ce serait abuser de son hospitalité. Il nous explique qu’il nous accueille car lui-même a fait quelques voyages en auto-stop et qu’il appréciait quand on l’invitait chez lui. Pendant que Louis et Brieuc font leur lessive dans un évier, Bruno nous apporte une très bonne pastèque. Il nous dit qu’il tient le bar du village.

Nous allons y faire un tour et Bruno nous offre un verre de grappa avant qu’on aille jouer aux cartes sur la terrasse. Vers vingt-deux heures, nous allons nous préparer pour la nuit. Nous en profitons pour aller aux toilettes et nous brosser les dents dans un évier et voir nos têtes crevées dans le miroir.

Nous nous endormons peu après vingt-deux heures trente.

-> 87,08 kilomètres à du 17,58 km/heure de moyenne (4h57 de vélo)
-> 1254 m de dénivelé positif, 1351 m de dénivelé négatif


Mercredi 20 juillet 2011

Il est minuit vingt-huit, Pierre nous réveille, il pleut. Les deux qui dormaient à côté de Pierre viennent s’intercaler entre les trois autres et nous replions la bâche au-dessus de nos têtes. 20 minutes plus tard, l’orage gronde toujours au loin et la bâche trouée commence à percer. Nous décidons de déménager sous la terrasse de Bruno. En deux temps, trois mouvements, toutes nos affaires sont sous son balcon. Nous nous recouchons mais vers deux heures je suis toujours réveillé. La pluie vient de cesser. Je me rendors mais vers six heures et demie, Dalia, le chien de Bruno aboie et nous réveille. Les autres parviennent à se rendormir mais moi pas. Le vent s’est levé et souffle très fort. Nous n’avons pas eu de moustiques mais la nuit a été très courte malgré le parfait endroit et les parfaites deux première heures de sommeil.

Vers sept heures et demie, je me lève et commence à rassembler mes affaires. Le ciel est bleu et le vent souffle un peu moins fort. À huit heures et quart, tout le monde est debout et le vent souffle à nouveau. Une fois nos affaires plus ou moins rangées, Bruno nous invite à prendre un cappuccino au bar. Il nous offre également un morceau de gâteau. Après cela, nous mangeons notre porridge froid et sans pommes, juste sucré. Nous prenons quelques photos de groupe avec Bruno et nos vélos et partons vers dix heures.

Nous commençons par redescendre vers la nationale. Nous l’empruntons. Cette route est assez grosse mais très jolie (et peu fréquentée). Elle serpente entre les criques et les figuiers, citronniers et orangers… La fatigue accumulée commence à se faire ressentir chez tout le monde.

Vers onze heures et demie, nous nous arrêtons à une pompe à essence où nous sympathisons avec le gérant. Il nous annonce du mauvais temps pour ce soir et demain. Pas de chance. Nous repartons vers midi en direction de Vasto toujours sur cette grosse route qui est à nouveau plus fréquentée. Nous sommes tous crevés et vers midi et demie, nous entrons dans Vasto. Nous achetons du pain et du fromage pour midi. Nous nous arrêtons à une fontaine et descendons de cent mètres pour manger sous le porche d’un monastère. Après notre premier pain, nous allons sonner chez les moines pour voir si nous pouvons manger avec eux et faire la sieste à l’intérieur. Ils sont déjà en train de se reposer et nous mangeons donc notre deuxième pain sous le porche. Vers quatorze heures trente, nous commençons notre sieste. À quinze heures trente, nous nous réunissons pour discuter de la suite de l’itinéraire et du raid car tout le monde est très fatigué. Nous préparons aussi la liste des choses que nous devons acheter pour la suite du raid.

Vers seize heures vingt, nous reprenons la route en direction du Leclerc situé (selon un panneau) mille-cinq-cents mètres plus loin. Il sera en réalité quatre kilomètres plus loin. Une fois là-bas, Pierre, Louis, Hubert et Laurent entrent dans le magasin pendant que Brieuc et moi surveillons les vélos. Pris d’un élan de générosité, nous regonflons les pneus de Brieuc, les miens et ceux de Hubert. Au moment où je commence à pomper pour le pneu arrière de Laurent, la pipette se déchire. Rapidement, nous retirons ces fontes, retournons le vélo et je remplace rapidement la chambre à air. Étant donné que l’ancienne est impossible à réparer, Brieuc rentre dans le magasin pour trouver une chambre de réserve. Pas de bol, il n’y en a plus.

Vers dix-sept heures, nous repartons du Leclerc après une séance photo devant le mur orange ‘immaculé’ (j’y ai fait une trace de graisse…). Dans Vasto, nous nous perdons un peu en voulant couper directement vers la plage. Nous sommes obligés de faire un petit tour (qui nous permet d’acheter une chambre à air) avant de redescendre vers la plage par une descente très raide. Le ciel est relativement couvert mais il fait encore assez chaud.

À dix-huit heures vingt nous sommes à nouveau sur la grosse nationale et vers dix-neuf heures nous tournons vers Petachiatto. Après un kilomètre, nous apercevons une bâtisse qui a l’air abandonnée. Nous décidons d’y passer la nuit pour s’abriter de la pluie annoncée. Lorsque nous  nous arrêtons, le soleil tape à nouveau.

Une fois le passage dégagé pour les vélos, nous nous installons dans une veille étable où est entreposée une vieille voiture… Pendant que Brieuc, Hubert et Pierre préparent le repas, je monte un peu sur la veille tour pour tracer notre route sur la carte et prendre quelques notes. Laurent est parti en mission eau et Louis range son sac. Je descends de mon perchoir pour aider à la préparation du repas lorsque Laurent revient. Il a été cherché de l’eau et les habitants lui ont rempli ses gourdes avec de l’eau en bouteille… Il a également failli foutre le feu en brulant son papier toilette. L’herbe est très sèche.

Nous mangeons du couscous avec une potée de légumes et ensuite, Hubert et moi préparent un pudding avec du vrai lait acheté au Leclerc.

Vers vingt-deux heures nous allons dormir. Laurent, Hubert et moi dormons à l’intérieur alors que Pierre, Louis et Brieuc estiment qu’il ne va pas pleuvoir et préfèrent dormir à la belle étoile. Nous nous racontons quelques blagues et nous endormons vers vingt-trois heures.

-> 66,60 kilomètres à du 18,42 km/heure de moyenne (3h37 de vélo)
-> 528 m de dénivelé positif, 529 de dénivelé négatif


Jeudi 21 juillet 2011

Nous sommes réveillés à sept heures par le carillon du village mais nous restons dans nos sacs de couchage jusque huit heures vingt. Nous rangeons nos affaires et puis mangeons notre muesli avec du vrai lait. Hubert et Laurent racontent qu’ils ont entendu des bruits cette nuit et même une petite fille qui rigolait. Depuis, nous avons baptisé cette maison, la maison hantée…

À dix heures moins vingt nous repartons. Après deux kilomètres nous devons déjà faire demi-tour pour un cul-de-sac à nouveau non indiqué… Nous devons reprendre la grosse nationale jusqu’à Termoli. Vers onze heures moins quart, nous visitons la vieille ville de Termoli. Nous faisons une petite pause avec vue sur la mer et continuons. Dans Termoli, nous avons du mal à trouver une boulangerie et quittons Termoli par une petite route sans avoir trouvé d’eau ni de pain. La petite route fait un petit tour avant de retomber sur la grosse route. Nous poursuivons notre route et nous arrêtons à Campomarino où Brieuc et Louis vont acheter du pain. Nous remplissons nos gourdes dans les toilettes de plage mais l’eau est salée. Nous allons donc demander au bar qui nous les remplit gentiment. Il est déjà midi dix.

La route continue avec un fort vent de face sur une très grosse route droite sur dix kilomètres. Le paysage a fort changé. Nous sommes maintenant dans une grande plaine désertique. Nous n’avançons pas très vite et dès qu’un camion passe nous accélérons de quelques kilomètres par heure. Vers treize heures nous nous arrêtons et décidons de rouler encore quatre kilomètres jusqu’au village de Chiéuti pour y manger. Le soleil tape et il n’y a pas d’ombre sur la plage. Nous faisons demi-tour et longeons la plage. Le seul endroit ombragé est un parking sous de grands pins. Le problème est que cet endroit est plein de déchets. Nous nous y arrêtons malgré tout et mangeons sur notre bâche. Je retire vite un rayon dont j’avais remarqué quelques minutes auparavant qu’il était cassé. Après ce bon repas composé de pain, de choco, de fromage, de confiture, de maquereaux, de saucisson et de kiri, nous faisons une petite sieste.

Nous reprenons notre route vers quatre heure moins quart sur toujours la même route. Quinze minutes plus tard, Hubert demande à ce que l’on s’arrête. Son pneu arrière est crevé. En quelques minutes j’ai remplacé sa chambre à air et nous reprenons la route. Le vent est toujours fort et de face. Nous roulons les uns derrière les autres. Pierre est tout devant, suivi de Laurent et d’Hubert avec sa remorque. Louis tire Brieuc qui est dans sa roue et je ferme la marche avec ma remorque. Brieuc découvre qu’il est beaucoup plus facile de pédaler abrité du vent que cinq mètres derrière son prédécesseur. Nous nous arrêtons pour cueillir quelques tomates dans un champ voisin. Il y a de plus en plus de champs de tomates. Nous quittons définitivement la grosse route pour de plus petits chemins.

Vers dix-huit heures nous arrivons à Lesina. Nous nous arrêtons au premier petit magasin et demandons si nous pouvons remplir nos gourdes vides. L’homme sort son tuyau d’arrosage et nous sommes servis. Puis Brieuc entre dans le magasin pour acheter le parmesan qu’il nous manque. L’homme regarde notre carte et quand il voit ce que nous volons faire, il nous le déconseille. C’est trop dur. Des cols à près de mille mètres sont faisables sans remorque ni fontes mais infaisable avec vingt kilos de bagages. C’est à ce moment que Brieuc ressort avec son parmesan et six magnums. Un régal ! Nous discutons de l’itinéraire et trouvons une alternative qui plaît à tout le monde.

Nous repartons et traversons Lesina. C’est à ce moment-là que je me rends compte que nous sommes le vingt-et-un juillet, c’est la fête nationale. Nous entonnons trois Brabançonnes dans le village et à sa sortie. Puis nous poursuivons notre route le vent dans le dos cette fois. C’est beaucoup plus facile.

À dix-neuf heures, nous nous arrêtons près du Lago di Lésina, une énorme lagune. Nous pénétrons dans une prairie et commençons à cuisiner au bord de la lagune. C’est à ce moment que nous commençons à entendre des cloches. Des vaches approchent mais elles ne savent pas traverser le petit ruisseau. Je répare la chambre à air de Hubert et nous mangeons nos mini nouilles avec une potée de légumes : passeport gastronomie oblige !

Après le repas, nous profitons du magnifique coucher de soleil pour prendre quelques photos. Nous faisons la vaisselle et replions tout. Nous allons sortir de la prairie car il y a des vaches dans cette prairie et Brieuc et moi n’avons pas envie de réitérer l’expérience de l’année passée. À peine nous sommes nous mis en route que deux chiens apparaissent. Nous avons bien fait de bouger. Une fois sorti de la prairie, ils sont cinq…

Nous poursuivons notre route alors qu’il fait déjà fort noir. Vers neuf heures, nous arrivons à un entrepôt et nous décidons d’y passer la nuit. Nous trouvons une remorque et décidons de s’installer dedans. Nous plaçons la bâche, attachons nos vélos, sortons nos matelas et sacs de couchage, mais une fois couchés un problème fait surface. Hubert et moi avons entendu par deux fois des vrombissements d’insectes. Après vérification, il semble que des guêpes ont élu domicile dans un pli de la remorque. Nous décidons de nous retourner pour les avoir aux pieds mais à peine tout retournés, nous nous rendons compte que c’est la même histoire de ce côté. Tant pis pour la remorque. Nous déplaçons la remorque et dormons par terre. C’est à ce moment qu’une voiture arrive. Elle nous éclaire de ses phares mais continue d’avancer vers nous. Nous pensons qu’elle va  nous écraser et nous avons pratiquement tous le même reflexe au même moment. Nous nous levons et faisons de grands signes. La voiture tourne alors et s’arrête un peu plus loin. Le fermier sort et dis « dormire tranquille ». Pas de panique donc. Nous observons les étoiles car le ciel est vide de nuages (alors qu’il y en avait quelques-uns cet après-midi). Nous nous posons quelques énigmes dont la très subtile du grand-père de Pierre : comment fait-on pour fumer dans le désert et qu’une panthère nous attaque ? (on a donc rien d’autre qu’une panthère sous la main…). Ceux qui veulent la réponse peuvent me contacter… Nous passons une relativement bonne nuit grâce au petit vent qui nous rafraîchit et chasse les moustiques.

-> 72,81 kilomètres à du 16,04 km/heure de moyenne (4h32 de vélo)
-> 250 m de dénivelé positif, 275 de dénivelé négatif


Vendredi 22 juillet 2011

Il est à peine cinq heures et demie lorsque le soleil me réveille. Il tape déjà et les fermiers sont déjà actifs près de l’entrepôt. Je me lève vers sept heures et demie, les autres vers huit heures moins quart. Nous remballons nos affaires et demandons aux fermiers s’ils n’ont pas un peu d’eau. Ils nous donnent leur bidouille et nous laissent nous servir pendant qu’ils s’affairent à leur tracteur. Nous remplissons une partie de gourdes et prenons la route vers huit heures et demie. Le premier kilomètre est d’une lenteur extrême car c’est un chemin de pierres et Pierre ne peut pas avancer très vite avec son vélo de route.

Après cette portion très lente nous avons le vent dans le dos et nous roulons à près de vingt-cinq kilomètres par heure de moyenne. Vers neuf heures dix, nous nous arrêtons à côté d’une pépinière où un jet d’eau arrose la haie. Nous mangeons notre porridge froid et faisons notre vaisselle dans le jet d’eau. Nous en profitons pour nous rafraîchir avant de nous enduire de crème solaire car le soleil tape déjà dru. Nous demandons à la pépinière s’ils ont de l’eau potable mais apparemment pas. Après une heure de pause, nous continuons donc notre route en direction de Torre Mileto. Aujourd’hui, nous allons faire le tour d’une autre Lagune. Le Lago di Varano. Jusque Torre Mileto, nous sommes entourés de champs de tomates sur lesquels on s’active à charger des camions. Une fois entrés dans Torre Mileto, Brieuc, Hubert et moi allons demander de l’eau dans un hôtel. La femme ne nous comprend pas très bien et finit par nous donner de l’eau ‘potable’. Nous ressortons en vainqueurs mais à peine l’eau goûtée que la victoire s’estompe. C’est probablement de l’aqua potabile mais elle goûte le sel. L’eau est probablement issue d’une usine de dessalement car un peu plus loin nous demandons dans un café et là aussi l’eau est légèrement salée. Nous essayons de la rendre plus buvable en y ajoutant de la grenadine mais c’est encore pire.

À onze heures dix, nous arrivons sur l’isola di Varano. La route est une ligne droite de 11 kilomètres. Je pars seul et prend cinq minutes sur les autres au bout de l’île. À midi moins dix, nous sommes tous là et nous vidons nos gourdes avant de repartir à la recherche d’eau. Pierre et moi surveillons les vélos et les autres vont chercher de l’eau dans un bar qui remplit toutes nos gourdes. Nous repartons sur une très jolie route qui serpente entre les plantations de figues, poires, olives. La vue est magnifique. Nous sommes un peu montés et avons donc une vue majestueuse sur la mer, la lagune, les montagnes en face (certaines à plus de mille mètres d’altitude).

Vers treize heures dix, nous nous arrêtons au milieu d’une énorme descente en ligne droite à travers les vergers de figues et olives. Nous nous arrêtons à l’ombre d’un figuier contre une petite bâtisse envahie par les plantes. Nous y mangeons nos parovitas (que nous gardions en réserve) avec les garnitures habituelles. Nous mangeons nos dernières portions de kiri.

Nous faisons la sieste à l’ombre alors qu’il fait très chaud. À quinze heures, nous reprenons la route en direction du village de Cagnano. Il nous faut remonter cent-soixante-cinq mètres sous un soleil de plomb. À quatre heures moins dix, nous pénétrons dans Cagnano. C’est encore l’heure de la sieste et les gens que nous croisons ne se montrent pas très coopératifs pour trouver la fontaine. Ils ont tous l’air endormis. Nous passons sous un petit porche où nous devons laisser les vélos à cause des marches. Nous remplissons nos gourdes d’une eau bien fraîche et totalement exempte de sel. Nous visitons séparément la petite ville et admirons la jolie petite église d’une propreté exemplaire.

Nous reprenons notre route et suivons la route que le Giro (Tour d’Italie) a empruntée cette année. La route commence par s’élever avant de rester plus ou moins à une altitude constante. Sur cette route, nous n’avons croisé qu’une seule voiture. Louis et moi avons fait la course avec un jeune taureau qui courait sur la chaussée à plus de trente kilomètres par heure. Puis, Pierre m’a dépassé alors qu’il était dans la roue de cyclistes roulant à plus de trente-trois kilomètres par heure. Je me suis mis dans sa roue également. Quand ils ont vu qu’un cyclo-randonneur parvenait à les suivre ils ont accéléré et encore plus quand ils ont vu que je suivais avec une remorque et un vtt. Ils l’ont très mal pris et ont encore accélérés. J’ai dû lâcher prise mais Pierre a encore tenu un peu.

Après une petite pause durant laquelle nous avons mangé des dattes sèches et des abricots secs, nous sommes repartis en direction de Sannicandro. Une fois en bas du village, nous nous sommes rendu compte que nous devions faire le plein d’eau et devions acheter deux ou trois trucs. Nous avons donc suivi un petit camion qui nous indiquait le Despar du village. Nous avons dû remonter un peu. Nous sommes repartis vers dix-huit heures vingt après avoir acheté, entre autres, quatre litres de lait.

Nous avons poursuivi notre route et avons décidé de tourner à gauche pour monter un peu afin de trouver un endroit pour la nuit. Après deux kilomètres de côte, nous nous sommes rendu compte que nous ne trouverions rien, c’était trop escarpé. Nous avons fait demi-tour et sommes un peu redescendu. Au premier chemin à gauche nous sommes remontés après une exploration de Louis mais au moment de nous installer, un type est venu nous dire que nous ne pouvions pas dormir là. Son intervention a créé un embouteillage sur un petit chemin de terre alors que personne ne passe jamais par là. Nous sommes redescendus et Hubert et Brieuc sont allés demander au propriétaire du ranch Il Texano si nous pouvions dormir sur son parking. Il a accepté tout de suite.

Nous avons commencé par manger notre couscous avec des tomates. Durant le repas, certains redoutent que le propriétaire nous fasse payer la nuit et nous ne sommes donc pas sûrs de rester dormir. Mais après le pudding géant de deux litres préparés par Hubert et moi, nous sommes trop crevés pour bouger. Nous faisons donc la vaisselle au tuyau d’arrosage alors que les premiers clients de la pizzeria arrivent. Vers neuf heures, nous commençons à nous installer à l’arrière pour dormir à la belle étoile sous un ciel couvert. Après un brossage des dents dans les toilettes du restaurant, nous allons dormir avec plein de moustiques. L’anti-moustique et les moustiquaires fonctionnent à plein régime. Vers neuf heures et demie, tout le monde est au lit et prêt à s’endormir au son de la musique et du show se déroulant à la pizzeria.

-> 82,66 kilomètres à du 18,11 km/heure de moyenne (4h34 de vélo)
-> 1057 m de dénivelé positif, 830 m de dénivelé négatif


Samedi 23 juillet 2011

Il est à peine trois heures du matin lorsque les chiens du ranch se mettent à aboyer pendant une demi-heure avec les chiens des voisins. Ensuite ils se calment et nous pouvons nous rendormir. La nuit était parfaite jusqu’à cet instant. Nous parvenons tout de même à nous rendormir car nous croulons sous la fatigue.

À sept heures moins dix, quelques gouttes tombent. Je sors de mon sac de couchage et replie ma moustiquaire, mon matelas et range mon sac de couchage. Mais il ne pleut déjà plus. Je reste assis sur mon matelas replié et observe les environs. À sept heures, il pleuvine et nous décidons de rentrer dans la salle que le propriétaire nous avait dit d’utiliser la veille. Nous nous installons dans cette grande salle vide. Tous se faufilent à nouveau dans leur sac de couchage mais moi pas. Je sors la carte et regarde ce qu’il nous reste à faire. Nous espérons arriver à Foggia en début d’après-midi. Je cherche dans le petit dictionnaire comment demander les horaires de train pour Cesena avec des vélos mais ma phrase ne ressemble pas à grand-chose. Vers huit heures moins dix, nous commençons à ranger nos affaires et ficelons tout sur nos vélos.

Vers huit heures et demie, nous partons alors qu’une légère bruine nous humidifie. Le propriétaire du ranch nous remplit nos gourdes et nous explique qu’il a fait 3 fois le Giro en tant que professionnel (1991, 1993, 1994). Nous commençons par une courte mais forte descente avant de remonter un peu. Lors de cette remontée, je suis dans la roue de Laurent qui a mis son poncho à cause de la bruine. Il me prévient qu’il va s’arrêter pour l’enlever mais à cause du vent, je ne l’entends pas. Il freine fort et il y a touchette. Je mets pied à terre et perds une gourde mais nous nous en sortons sans véritable chute. Je récupère mon bidon et continue. La suite est une belle et longue descente (6-7 kilomètres) sinueuse et puis toute droite vers Apricena.

Vers neuf heures et quart, nous entrons dans Apricena et achetons des fruits chez le premier marchand ambulant. Nous y achetons six nectarines, six bananes et un énorme melon pour à peine quatre euros ! Après une visite express et non voulue de la ville, nous nous arrêtons sur une petite place pour y manger notre petit déjeuner : du porridge chaud avec du vrai lait, des bananes et des nectarines : un délice ! Pendant que nous mangeons, deux restaurateurs italiens nous observent. Ils viennent nous demander ce que nous mangeons et semblent très intéressés par cette nourriture qui leur est inconnue.

Au moment de repartir, un jeune Italien vient à notre rencontre. Il nous demande où nous allons et lorsque nous lui expliquons que nous voulons aller à Foggia, il nous conseille d’attendre ici que le temps se calme. Il a vu d’en haut de son immeuble qu’il faisait très mauvais en direction de Foggia. Il nous offre également un gros morceau de cake que nous emportons pour plus tard. Il nous confirme quand même dans notre choix de rejoindre Foggia par la route qui longe les montagnes.

Nous repartons quand même et avons un peu de mal à sortir de Foggia. Une fois le ‘périphérique’ quitté, nous roulons sur une petite route en mauvais état. Le vent souffle de trois quart face et c’est assez difficile. À gauche, nous avons les montagnes et à droite des champs à perte de vue. À certains endroits, les agriculteurs ont mis le feu à leurs pailles et nous voyons quelques poteaux électriques qui pendent au fil électrique alors que le bas brûle toujours.

Après une petite pause Sultana, nous tournons en direction de Foggia. Cette route est une route de campagne, il n’y a pas de voitures et que des champs aux alentours. Nous passons à côté d’une parcelle où des agriculteurs ‘contrôlent’ le feu et les très grandes flammes. Vers treize heures, nous nous arrêtons sur une parcelle d’herbe au milieu d’un croisement. Nous y mangeons le cake aux pommes délicieux mais décidons de continuer jusque Foggia avant de manger en espérant avoir un train cet après-midi.

Vers deux heures et quart, nous arrivons à la gare. Je vais avec Hubert pour demander les horaires. L’homme du guichet s’emballe lorsque nous lui demandons (en anglais) un horaire pour Cesena avec vélos. Il nous dit qu’il n’y a pas moyen con la bici. Après cela nous lui demandons pour le lendemain. Là, il nous dit qu’il y en a un à 19h53… Cela veut dire que nous devons attendre plus de 30 heures pour notre train. Cela nous paraît bizarre et nous nous adressons à un chauffeur de taxi qui demande pour nous en Italien. Il nous dit qu’il y a peut-être un train ce soir mais qu’il sera probablement bondé et qu’il faudra être courtois. De plus nous ne serions même pas sûrs d’arriver à Cesena, mais seulement jusqu’Ancône.

Nous quittons la gare vers quinze heures et allons dans un parc en face de la police pour manger nos derniers parovitas avec ce qu’il nous reste comme garniture. Le fait que le type m’ai ‘engueulé’ et le fait que nous n’ayons pas de train avant demain soir m’a achevé. J’étais déjà complètement crevé mais ceci me casse. Je craque mais la sieste fait du bien et je suis de nouveau positif lorsque nous nous levons vers dix-sept heures pour repartir en quête d’un endroit où dormir cette nuit. Après vingt minutes de discussion sur ce que nous allons faire, nous remontons en selle en direction d’un supermarché indiqué par un type sympathique. Nous y achetons de quoi manger demain midi car ce soir c’est pizza (chose prévue depuis longtemps…)

Nous cherchons dans la ville et Louis demande même à un moine qui ne le comprend pas. Nous retournons à la gare en espérant y trouver de l’eau et l’office du tourisme mais nous revenons bredouilles. Vers 18 heures, nous attendons devant une église où la messe est célébrée. Nous espérons trouver quelqu’un à la sortie pour dormir dans son jardin. Mais un homme nous voit et nous demande (en Italien) ce que nous cherchons. Nous lui expliquons via un traducteur Sénégalais que nous cherchons un endroit où dormir. Il nous conseille l’hôtel mais nous lui disons que ce n’est pas ce que nous cherchons. Peu après, il semble embêté et après quelques minutes il revient et nous demande si nous voulons seulement dormir et puis foutre le camp le lendemain. Nous lui disons que oui et là-dessus il nous dit de le suivre.

Il nous emmène d’abord acheter de l’eau puis nous ouvre un jardin un plein milieu d’une cité de HLM. Il y a également une petite maison et il nous dit que nous allons dormir là. Angelo nous enferme et repars avec Pierre et Brieuc pour acheter des pizzas. Un quart d’heure plus tard il revient avec eux et commence à vider la maisonnette alors que nous avons attaché nos vélos contre un mur et sommes en train de manger. Sa maman arrive et ils vident complètement la maisonnette sous nos yeux impuissants. Ils descendent des matelas et des draps. Nous essayons de leur dire que nous sommes prêts à dormir mais ils n’en font qu’à leur tête. Ils nous disent maintenant de rentrer les vélos à l’intérieur et d’aller nous installer. Ensuite, ils s’en vont après nous avoir enfermés dans le petit jardin. Nous discutons un peu avant de nous laver avec le robinet disponible et d’aller dormir vers neuf heures.

-> 64,57 kilomètres à du 16,23 km/heure de moyenne (3h59 de vélo)
-> 421 m de dénivelé positif, 576 m de dénivelé négatif


Dimanche 24 juillet 2011

Il est sept heures vingt-cinq lorsqu’Angelo arrive et nous réveille. La nuit fut assez bonne bien qu’un peu chaude malgré l’air conditionné. Nous commençons à ranger mais Angelo nous dit : « Piano » Nous sommes trop pressés. Puis tout à coup, il nous dit « Breakfast ». Nous devons prendre notre petit déjeuner. Il nous a apporté des croissants et du café. Après ce petit déjeuner avalé assis (Angelo nous obligeait à nous asseoir). Après, nous continuons de ranger nos affaires et aidons à tout remettre à l’intérieur. Puis, la maman d’Angelo vient nous dire au revoir et nous prenons quelques photos avec Angelo.

Vers huit heures vingt, Angelo nous raccompagne à travers Foggia. Il nous montre une jolie Eglise puis nous continuons en direction de la gare. Là nous attendons je ne sais pas quoi. Un sénégalais nous aide de nouveau à bien comprendre Angelo. Il nous dit de ne pas trop nous éloigner de la gare car il y a beaucoup de voleurs dans cette ville et que la gare est l’endroit le plus sûr car la police y veille sur les touristes. Pendant ce temps, Louis va demander à nouveau les horaires de trains. Il revient avec une bonne nouvelle. Un guichetier plus sympathique lui a dit que nous pouvions probablement prendre le train à quatorze heures vingt si nous demandions l’autorisation au contrôleur. Après une demi-heure et après avoir rencontré un membre des amis de la bicyclette Italien, nous repartons un peu vers le centre car Angelo veut acheter des cigarettes. Vers neuf heures et demie, nous sommes arrêtés et Angelo cherche à nouveau des traducteurs. En deux Sénégalais il croit de nouveau avoir trouvé et commence à leur parler en Italien. Les deux Sénégalais qui ne parlaient pas Italien nous demandent en Français ce qu’il leur veut et puis ils s’en vont. Heureusement arrive un homme parlant anglais et italien. Il nous traduit ce qu’Angelo veut nous dire. Il s’en va et nous laisse. Il était très heureux de nous accueillir et attend une carte postale. Il nous dit encore une fois de rester dans les environs de la gare. Une fois qu’Angelo est parti, nous restons un peu avec l’homme parlant anglais qui semble très intéressé par nos rayons…

Ensuite, nous partons nous promener dans la ville et tombons sur un petit marché plein d’électronique. Je vais y faire un tour avec Brieuc et lorsque nous revenons, Pierre, Louis, Hubert et Laurent sont en pleine discussion avec quatre jeunes Italiens de treize-quatorze ans qui sont très intéressés par nos vélos.

Nous repartons vers midi moins quart en direction de la gare puis nous achetons du pain pour ce midi. Nous mangeons juste devant la boulangerie et vers une heure moins vingt, nous partons vers la gare. Devant la gare, nous démontons les remorques et nous arrangeons pour que toutes nos affaires soient transportables à pied et dans un train. Vers une heure vingt, nous montons sur le quai et attendons. Le ciel est encore bleu mais le vent souffle ce qui fait qu’il ne fait plus si chaud que cela. Le train entre en gare à deux heures moins vingt et nous pouvons embarquer. Une fois les billets validés nous attendons qu’il soit 14h21 pour le départ. Le train régional part à l’heure en direction de Termoli où nous devrons en prendre un autre (eh oui, en Italie, on ne peut prendre les vélos que dans les trains régionaux).

À 15h38 nous arrivons à Termoli. Nous débarquons les vélos et attendons un peu sur le quai avant que Brieuc et Hubert aillent demander les horaires. Ils reviennent en courant en disant que le train suivant part dans trois minutes sur un autre quai. Nous trimballons vite nos affaires mais le train a vingt minutes de retard. Hubert et Brieuc nous annoncent ensuite qu’ils ont l’horaire complet jusque Cesena, ce qu’ils étaient incapable de donner à Foggia. Nous arriverons demain matin à 4h09 à Cesena.

Nous embarquons dans un petit train qui ressemble plus à un tram et mettons les vélos contre la porte d’en face. À peine le train a-t-il démarré que le contrôleur nous dit que nous devons les bouger car il devra ouvrir ces portes… Nous déplaçons les vélos dans le train et continuons en direction de Pescara. Le train est bondé et il se met à dracher. Nous sommes bien dans le train.

Nous arrivons à 17h17+08 à Pescara. Sur le quai, nous sympathisons avec un nettoyeur fan de Tom Boonen (qu’il appelle Tom Bouné). Puisque nous devons attendre près de deux heures, nous allons tour à tour nous promener dans la gare et nous offrons des mini-princes. Il pleut et fait plus froid que les jours précédents, nous devons même mettre un pull. Vers dix-neuf heures, le train entre en gare et nous embarquons. Durant l’embarquement, les portes se referment plusieurs fois mais nous parvenons tout de même à embarquer. Nous décidons de rester dans le local à vélos où nous serons tranquilles. Le train part sous la pluie à 19h03+05. Durant le voyage, nous revoyons plusieurs endroit (la maison hantée, la douche, un endroit de pique-nique…). Pierre nous raconte son voyage en Inde et au Kashmir et celui au Viêtnam.

À 21h12, nous arrivons à Ancône. Il fait déjà noir et les quais sont vides. Laurent et Pierre partent chercher l’apéritif à vélo pendant qu’Hubert, Louis, Brieuc et moi transportons toutes nos affaires de la voie trois à la voie quatre. Deux femmes nous regardent l’air de dire : « ils sont fous, que font-ils… ? »

Pierre et Laurent reviennent avec deux énormes pizzas. Nous les dévorons sur le quai de la gare. Le train arrive à 10h39 et nous devons embarquer à plusieurs endroits car nous avons trop de vélos. Durant le voyage, Pierre tente de dormir un peu. À minuit moins dix, nous arrivons à Rimini alors qu’il pleuvine toujours un peu. Je pars avec Brieuc à vélo pour chercher d’autres pizzas.

-> 14,11 kilomètres à du 12 km/heure de moyenne (1h11 de vélo)
-> 30 m de dénivelé positif, 30 m de dénivelé négatif

Lundi 25 juillet 2011

Nous avons du mal à trouver une pizzeria ouverte à cette heure tardive mais revenons quarante-cinq minutes plus tard avec 6 pizzas que nous mangeons dans le couloir sous les quais. Nous sortons nos matelas et nous reposons car le train suivant n’est qu’à quatre heures moins quart.

Vers trois heures, Hubert et moi allons remplir quelques gourdes au bar d’en face. Vers trois heures vingt-cinq, nous rangeons tout et nous dirigeons vers  le quai. À quatre heures moins vingt, nous sommes sur le quai lorsqu’Hubert nous dit qu’il y a un changement de voie. Nous descendons vite les marches avec nos vélos et remontons sur l’autre quai. Le train part à 3h45. Je suis dans un wagon sans éclairage avec Pierre et je prépare l’itinéraire pour revenir à la camionnette depuis la gare de Cesena à la lueur de ma lampe de poche.

Nous arrivons à Cesena à 4h09. Il ne pleut plus et nous remontons les remorques. Nous nous armons de toutes nos lampes et enfilons des vestes fluorescentes. Nous traversons Cesena alors que la ville est silencieuse et vide. C’est assez chouette. Nous remplissons nos gourdes à une fontaine et puis abordons la méga côte que nous avions déjà descendue il y a une dizaine de jours. Vers cinq heures moins dix, nous sommes à la camionnette. Nous étendons la bâche à côté de la camionnette et allons dormir vers cinq heures cinq. Nous nous endormons tous immédiatement.

Une heure après nous être endormis, nous sommes réveillés par la pluie. Nous nous réfugions dans la camionnette et essayons de dormir. Peu après, Pierre ressort de la camionnette et dors sous le coffre ouvert. Louis prend les deux banquettes de derrière. Hubert dort sur le plancher de la camionnette, Brieuc sur le siège du copilote et Laurent s’est étendu sur un siège et les accoudoirs de devant. Je suis assis de travers car plein de choses encombrent le sol. Il pleuviote jusque sept heures. Je me lève alors et commence à vider mon sac et trier mes affaires sales et propres. Je prends des notes sur la soirée d’hier. Je m’occupe comme je peux et en silence jusque onze heures, le moment où les autres se lèvent. Nous mangeons quelques galettes et buvons du jus multi fruits. Nous rangeons tout et chargeons tout dans la voiture. Vers midi et demie, nous descendons et remplissons nos gourdes à la fontaine. Nous achetons du pain et puisque le supermarché est fermé, nous achetons des pâtes fraîches dans un magasin artisanal et de la sauce. Vers une heure moins dix, nous nous garons dans le centre de Cesena. Pierre et Hubert vont acheter de quoi garnir notre pain et pendant ce temps, je vais acheter un nouveau portefeuille dans une maroquinerie où l’artisan travaille le cuir devant nous.

Nous mangeons sur la place de Cesena, à côté d’une petite fontaine. Vers quatorze heures, nous repartons en camionnette. Nous nous arrêtons dans un supermarché où Hubert, Brieuc et Pierre vont s’acheter une cafetière italienne et du café. Nous partons ensuite en direction des Vosges où nous voulons passer la nuit. Nous changeons une fois de chauffeur avant de passer en Suisse et dans le tunnel du Gothard. En Suisse, nous nous retrouvons dans quelques embouteillages à cause de travaux. Nous sortons de l’autoroute et faisons un peu de chemin sur des nationales. À un carrefour nous en profitons pour rechanger de chauffeur. Vers onze heures moins vingt, nous nous arrêtons sur une aire d’autoroute. Quelques instants auparavant, Pierre a dû effectuer un freinage brusque. Une barrière au poste-frontière était très peu visible et nous avons pris un virage un peu rapide.

Sur l’aire d’autoroute, nous mangeons nos pâtes fraîches avec une sauce tomate et du parmesan. C’est délicieux. En dessert, Hubert et moi préparons la dernière portion de pudding et puis nous faisons du café. Nous reprenons la route après avoir fait la vaisselle au tuyau d’arrosage réservé au remplissage des camping-cars. Il est alors minuit. Vers une heure, nous arrivons dans les Vosges. Sur la route des crêtes nous essayons de trouver le refuge où Pierre a déjà été, mais dans le noir ce n’est pas facile.

Sur cette route, nous croisons deux cervidés et un renard. Nous faisons deux fois demi-tour mais vers deux heures moins dix, nous n’avons toujours pas trouvé d’endroit où dormir. Nous nous arrêtons donc en bord de route. Nous enfonçons la camionnette sur un chemin qui mène à une barrière et dormons sur la bâche juste devant la camionnette. Il n’y a que huit degrés mais pas de moustiques. Une fois nos matelas et sacs de couchage récupérés, nous allons dormir.


Mardi 26 juillet 2011

Vers huit heures et demie, nous sommes réveillés par les cloches des vaches intriguées qui sont enfermées dans la prairie à côté de nous. La nuit fut très bonne. Nous nous levons et mangeons notre porridge. Mes cinq compères se font un petit café avant de reprendre la route vers neuf heures et demie.

Un quart d’heure plus tard, nous partons. Vers dix heures moins quart, nous sommes au col du Grand Ballon. Nous sortons quatre vélos pour Pierre, Brieuc, Louis et moi. Hubert et Brieuc feront la descente en camionnette. À dix heures, c’est le début de la descente. 6,45 kilomètres en un peu moins de huit minutes. Du 53,31 kilomètres par heure de moyenne. Je fais une pointe à 71,15 kilomètres par heure (nous n’avions pas de fontes ni de remorques…).

À dix heures dix, nous croyons être en bas et remettons les vélos dans et sur la voiture. Pas de bol, la descente n’est pas finie et nous faisons la fin dans la camionnette. Vers midi et demie, nous nous arrêtons sur une aire d’autoroute. Nous achetons du pain, du saucisson et du camembert. Nous nous installons au bar du magasin et commençons à partager le tout et à le manger. Je crois que ce n’était pas prévu pour cela mais tant pis. Avant de repartir, nous faisons à nouveau usage d’une nouvelle cafetière.

Vers quinze heures, nous entrons au Luxembourg. Nous ne nous arrêtons pas à la première pompe et à la deuxième, seuls Pierre (le chauffeur) et Brieuc (le copilote) sont réveillés. Pierre dit alors : « On s’arrête ? » et Brieuc lui réponds : « Texaco, pff… ». Pierre hésite alors et quand il voit qu’il doit s’arrêter, il est déjà trop tard. Nous sommes obligés de continuer mais la jauge indique déjà zéro.

Nous sommes obligés de continuer et la prochaine pompe est à plus de trente kilomètres. Nous roulons près d’une demi-heure à quatre-vingts kilomètres par heure et toutes les voitures et tous les camions nous dépassent. Nous arrivons enfin à une pompe à seize heures. Nous faisons le plein et faisons les comptes. Nous repartons vers quatre heures et quart. Nous déposons Hubert et Laurent avant Bruxelles. Nous arrivons au Cinquantenaire à dix-sept heures trente-quatre et je rentre à vélo chez moi après un raid crevant mais génial. Je retiendrai les repas du soir comme gastronomiques et je pense qu’il faudra se renseigner pour trouver une destination plus adaptée pour un raid à vélo. Merci à Pierre, Louis, Brieuc, Hubert et Laurent sans qui ce raid aurait sûrement été moins réussi. Merci également à Céline pour les billets.

Arthur L

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