Croatie-Bosnie

Date: Juillet 2012
Groupe: Passeport Expe
Récit de Julien:

Avant-propos :

Une année de préparation pour un raid de 15 jours. L’année « expé » de l’asbl passeport propose aux jeunes de fin rhéto d’organiser eux-mêmes leur trip.

Nous étions 3 au départ. Mais Dorian et Rodolphe nous ont rejoints (en dernière minute), à notre plus grand bonheur.

Donc il nous faut 1 pays chaud, avec de beaux paysages, dépaysant mais pas trop difficile d’accès ni trop dangereux… LA CROATIE ! Il nous faut de l’eau pour nous rafraichir sous ce climat chaud ? Allons sur les iles. Et c’est ainsi qu’au fil des recherches et des réunions nous programmons le périple de traversée de la Croatie du Nord au Sud par les iles et ensuite une remontée de la Bosnie (en passant par Mostar) jusqu’à Sarajevo. Tout cela à vélo car on veut se différencier des autres raids passeport qui se font à pied.

Joseph et Rodolphe sont bien rentrés de Norvège, on est prêt, le départ est fixé au 15 juillet.

1er jour : 15/7 : départ cool.

Le RDV à Rixensart (chez joseph qui habite à 2kms de chez moi), initialement prévu à 16h, est reporté à 21h. C’est spécial de quitter la maison et la famille en partant à vélo. Assez atypique mais pourquoi pas… ça fait aventurier !

On charge les 6 vélos sur la remorque (que j’ai prêtée), on reçoit les dernières recommandations des parents (concernant les mines et le camping notamment) et on est parti J

On roule 2h jusqu’à la maison des grands-parents de joseph, dans les Ardennes. Arrivés à 11h, joseph va dormir (longue route demain) tandis que l’on regarde les 101 dalmatiens, bon trip.

2ème jour : 16/7 : long trajet

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Lever à 6h30 pour arriver ce soir en Croatie. 1er arrêt à la boulangerie, second au Lidl pour acheter le déjeunez dedemain (+…). Mais l’épopée « batterie de l’appareil photo de joseph » commence… au 1er maga, il n’y a pas la bonne et le marchand nous envoie à la ville suivante. Normalement facile à trouver, près de l’autoroute, on a quand même du mal. Joseph gère l’allemand, heureusement. On voit que ça aide de connaitre la langue du pays ; L’anglais aurait surement suffi mais bon. Joseph se fait la 1ère blessure de guerre en… loupant la marche du trottoir !

On dort pas mal (il y a de la place dans la camio) et on met de la musique. Au jeu président, le trou de cul (perdant pour les non-initiés) 3 fois de suite paye un hamburger à celui qui gagne 3 fois. Louis est le pigeon et je gagne de justesse. Pendant ce temps-là, joseph tient le coup sur les autoroutes allemandes, autrichiennes, slovènes et croates. Je conduis 50 kms avant Ljubljana où on s’arrête pour manger. On trouve 1 mac Do. Ça fait plaisir ! J

A un moment, on est à une barrière et on suppose qu’il s’agit de la frontière. On montre la vignette avant que la dame nous dise qu’il s’agit d’un tunnel…

La Croatie ? Elle est dans l’Union Européenne maintenant ? Eh bien, non, pas encore ! Et qui dit pays non membre de l’UE, dit douanes aux frontières, et qui dit douanes aux frontières dit complications !

A la frontière pour sortir de la Slovénie, une dame vachement antipathique nous demande « documents, are you alone ?! » quand joseph se demande ce qu’elle nous veut. 

C’est donc aux alentours de minuits, après avoir traversé les vastes plaines agricoles de la Rhénanie et sillonné les plateaux alpins verdoyants  de l’Autriche et de la Slovénie, que la camionnette de Passeport, chargée à bloc, arrive à la douane croate ! Exténués par leur journée de voyage, il ne fait évidemment aucun doute  que les six jeunes présents dans la voiture n’ont qu’une seule envie : trouver un endroit pour dormir, et vite ! Seulement voilà, une grosse camionnette, chargée de six vélos (et de ses six propriétaires) et de bagages en tout genre ne passe évidemment pas inaperçu aux yeux des agents de la douane. Une fois à l’arrêt devant la cabine, Joseph, notre conducteur attitré, ouvre la fenêtre et confie nos cartes d’identités au douanier. Assez jeune et l’air méfiant, ce dernier n’a pas du tout l’air de nous faire confiance et malgré qu’il ait contrôlé nos identités,  décide de sortir un petit appareil clignotant qu’il dirige vers nous. C’est alors qu’un petit voyant lumineux rouge se met à clignoter de manière régulière. Sans hésiter, le jeune douanier nous lance d’un ton agressif : « You have drugs ! » Etonnés, nous nous regardons sans vraiment comprendre ce qu’il se passe et Joseph se retourne alors vers nous en nous demandant si nous n’avions pas apporté à tout hasard de la drogue dans nos fontes ! La confiance règne…Il faut dire que l’on est jamais à l’abri d’un petit malin qui aurait déposé la fameuse poudre blanche quelque part dans la camionnette. Mais bon, restons réaliste quand même !  Le douanier se fait insistant et commence à s’impatienter en nous menaçant. Dans un espèce d’anglais à moitié compréhensible, il nous dit alors: « If you don’t give me the drugs, I’ll call your parents et you’ll have to pay a lot of money and maybe more ! But if you give me the drugs, you’ll have only a punishment and you’ll be able to go! I see every day people like you and I know you have drugs!”

C’est à ce moment-là qu’on perd un peu le contrôle de la situation et que l’on se demande ce qu’il va se passer ensuite…Nous nous efforçons de dire au jeune douanier que nous n’avons strictement rien et qu’il peut vérifier nos bagages s’il veut ! De plus en plus énervé, le douanier nous oblige à nous garer un peu plus loin sur le côté et de l’attendre. Lorsqu’il nous rejoint, il reprend le même refrain en nous fusillant du regard. Nous réfléchissons alors ensemble à ce que nous avons bien pu amener et qui pourrait ressembler à de la drogue. Le sucre ! « Maybe, we’ve sugar and it looks like drugs ». Mais le douanier fait mine de ne pas comprendre ce que nous lui expliquons.  Quelqu’un se précipite alors vers le coffre, ouvre les paquets, prend le gros sachet de sucre et le donne rapidement au douanier  qui éclate de rire en voyant la marchandise. Sans doute se dit-il que l’on se paie de sa tête. Il ordonne alors à Joseph de le suivre afin de réaliser un test de drogue. Tout content, Joseph suit le douanier en se disant qu’il va passer un test de drogue pour la première fois ! Une fois dans la cabine, Joseph qui n’avait plus rien à perdre et qui se demandait quand même si tout cela avait un sens, demande au douanier : « Is that a joke ? ». Le douanier, étonné, le regarde puis se retourne vers l’une de ses collaboratrices en lui répétant la même chose : « Is thate a joke ? »Et à deux, il éclate de rire ! 

De retour dans la camionnette, Joseph nous raconte ce qu’il s’est passé et finalement, soulagés, nous quittons l’air de parking en rigolant. C’est donc ainsi que nous fûmes accueillis pour la première fois en Croatie ! Un accueil assez brusque et stressant mais dont on se souviendra encore longtemps !

(Page de Louis Trouveroi)

On arrive finalement à minuit à Rijeka et on trouve sans trop de mal le camping. Sauf qu’il est fermé et on dérange un couple enlacé. On va au suivant, aussi fermé. Bon ben à la one, on va camper dans la montagne… on fait 6-8kms sur une route en lacets avant de trouver une zone plate sur le bord de la route, idéal. 3 dans la camio, 3 sur les pierres, bonne nuit il est 1h30.

On est à nouveau en route à midi. Durant un arrêt essence, je veux remplir mes gourdes (1 bidon et une gourde avec pochette isotherme, 2.5L en tout). Ce n’est même plus une « Mme pipi » mais carrément une machine qui délivre un ticket pour entrer (50cent) !

On roule 2h jusqu’à la maison des grands-parents de joseph, dans les Ardennes. Arrivés à 11h, joseph va dormir (longue route demain) tandis que l’on regarde les 101 dalmatiens, bon trip.

3ème jour : vrai bon début de raid

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On voulait partir à 6h30 mais finalement on dort jusqu’à 8h30. On va déposer la camio au camping (négocié 120euros  pour 10 jours). Le temps de tout préparer, d’acheter à bouffer pour une journée, d’aller imprimer l’horaire des ferrys, on observe la faune du camping (très joli dans le genre…) et on demande même comment fonctionne le réchaud MSR à des allemands. Ils ont l’air de s’y connaître mais ce n’est pas tout à fait ça. Ils disent que c’est cassé mais avec Rodolphe on arrive à le faire fonctionner (+ou-). On téléphone quand même à cap expé pour vérifier l’ordre des étapes (pas facile ces réchauds !).

On part donc à midi vers le sud et notre 1erferry. Le rythme est rapide sur la nationale, trop rapide… on demande à ceux qui tirent devant de calmer le jeu, on doit tenir 10 jours ! De magnifiques paysages maritimes s’offrent à nous.

On prend le ferry à 16h après avoir nagé dans la mer. Ça fait plaisir après ces efforts sur le vélo. On vient de rouler aux heures les plus chaudes mais avec la brise ça passe. 30min de traversée et nous voilà repartis sur l’île de Cres. On abandonne vite l’idée du chemin à travers tout à cause de nos fontes et des gros cailloux (cela aura servi à filmer les aventuriers J). Et on s’engage sur la route qui monte, monte, monte,… après la 3ème pause et un Joseph aussi rouge que son t-shirt et… ses cheveux, on désespère de voir la fin ! Enfin voilà le sommet mais la pente a fait des dégâts aux jambes.

Chaud bouillant cette aprèm, on continue sur un sentier caillouteux qui fait montagne russe. Assez amusant sauf quand on dérape. On passe par un village abandonné et on visite les bâtiments-ruines. Un peu glauque mais divertissant.

Enfin la descente (un peu trop pentue et dérapante  d’ailleurs) et il est temps de chercher un endroit pour loger. On évite de descendre jusqu’à la mer à Beli  et on trouve finalement un terrain à quelques dizaines de mètres de la route. On cuisine discretos dans le noir et on installe nos paillasses. 3 à la belle étoile, 3 dans la tente. Le terrain est un peu en pente mais ça passe (on se cramponne bien au dessus de notre matelas quoi…). Des allemands ne se gênent pas pour montrer qu’ils campent de l’autre côté de la route. A leur risque et péril (nous aussi d’ailleurs) car le camping est formellement interdit.

J’arrive à renverser toute l’eau de la casserole qu’on a eu du mal à faire bouillir… à recommencer ! Avec bcp d’eau, pas de couvercle et dans le noir, on parvient quand même à faire cuire nos pates. Accompagné de thon en sauce, on trouve cela délicieux à 22h30. En raid on se satisfait de peu de choses J. Dans une situation délicate ou inconfortable, il ne faut faire que le nécessaire (manger) et le gout passe après. On est entre mecs et les détails de la vie quotidienne normale sont parfois relégués au second plan. Style brossage de dents, nettoyage, propreté, habillement. On ne pense qu’aux besoins fondamentaux (se reposer, boire, manger) et on profite de cette simplicité. Bcp de gens n’aimeraient surement pas mais je trouve cela très enrichissant et amusant. On pourrait le comparer au carême, mais pour la société de luxe et de consommation. Pour moi, cette semaine de camping correspond à une retraite de simplicité. Il s’agit de se déconnecter de notre vie quotidienne pour vivre une aventure, une expérience. Pour réussir entièrement, je n’ai pas pris mon gsm et on écoute finalement très peu de musique.

4ème jour : l’île de Cres

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Lever tranquille, expédition « eau » au village (une gentille dame qui arrosait son jardin nous remplit nos gourdes), et on part à 9h. On entame directement une bonne montée avec des panoramas superbes. La suite est plus chill : un énorme faut plat descendant suivi d’une réelle descente nous amène à Cres (ville). 1h30 de vélo ce matin. On fait nos courses et on se boit une bière à une  terrasse, avec vue sur la lagune. Crès est très mignon avec ses ruelles et le port. La fontaine rafraichit bien. Comme il est 13h, on continue la pause à côté de la plage où on mange et on se repose. L’eau à +- 24°, très bonne.

Le trajet de l’aprèm (après 4h) est corsé. On roule sur un chemin de cailloux qui monte et descend constamment. Joseph et Rodolphe s’éclatent bien, Guillaume et Dorian suivent, et Louis et moi peinons derrière. Louis car il a des pneus de route et moi parce que mon vélo est très lourd et la tente au-dessus des fontes est assez haute. Centre de gravité haut= difficulté à manier le vélo. En plus il continue à faire chaud !

À l’arrivée sur une grosse route, décide de se séparer. Joseph et Rodolphe prennent le chemin et les 4 autres la route. Mais d’abord une belle pause car Joseph et Guillaume ont crevé leur pneu. Une voiture s’arrête et le gars commence à causer avec Joseph car il est polonais et il a vu son T-shirt « Polska ». Joseph attire les gens qui veulent parler en fait, on avait déjà eu le coup sur le chemin de cailloux.
Une belle montée s’offre à nous mais le panorama en vaut la peine… ainsi que la descente. 10% de pente ça passe quand même mal.

On arrive au lieu de RDV après 1h30 et les 2 autres ne sont pas encore là alors qu’il est 8h15… finalement je vais voir et je tombe sur Rodolphe. Leur chemin (en herbe) était horrible il parait. On trouve une petite terrasse de pierre au bord de la route (à Vrana) et on cuit nos pates (+ soupe) dans le noir. Au dodo (à nouveau 10h)

5ème jour : ferry vers Zadar

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Lever, rangement, déjeuner, brossage de dents (il faut le souligner, pour une fois…) et on est go ! 16kms sans s’arrêter et on se repose à l’ombre. Mais Joseph a de nouveau crevé ses 2 pneus  (3ème fois) et ira en auto-stop à Mali-Losinj, ville où on prend le ferry vers Zadar. Rodolphe nous rejoint enfin (il a essayé de nous rattraper, sans succès). On refait une pause 5kms plus loin. C’est dingue comme on se satisfait de béton pour s’assoir. Voire même se coucher car c’est la position qui soulage le plus le dos et le cul. On redémarre et après 4kms Rodolphe se rend compte qu’il a oublié sa montre à la pause… il part en essayant de faire du stop, revient en courant (le stop n’a pas marché), repart en vélo et nous avons finalement eu droit à une pause de 45min.

Arrivée  à Mali-Losinj à 12h30. La fontaine fait plaisir. Faire les courses, remplir les gourdes et retrouver Joseph qui a réparé son vélo. On se pose à 1 terrasse avec une glace suivi d’une bière ou d’un cocktail. Passe tout bien ! Avant d’embarquer on va nager et il y a même une douche J. (On se lave carrément, ce n’est pas tous les jours qu’on a de l’eau douce !)

On part à 16h30 vers Zadar. On joue un peu aux cartes, on mange biscuits et chips, on écoute de la musique (mon baffle), on lit, j’écris. On joue aux cartes (menteur et tas de merde) et on se tape des trips de malade sur le jeu mais surtout sur nos voisins (ronfleurs, vieilles dames offusquées,…).

En arrivant  au port, une dame et sa fille nous proposent une chambre d’hôte. On trace à vélo pour suivre la voiture, en mode poursuite. Pendant qu’on boit un jus, 2 français (qui logent aussi chez la dame) viennent discuter et nous proposent de sortir au centre. Il est déjà minuit mais on accepte. On s’entasse à 6 derrière dans leur petite voiture et on va se poser sur le port. Un ingénieux système transforme les vagues et le vent en sons comme un orgue. Ils sortent les bouteilles d’alcool et on discute. En rentrant, on passe par une boite/bar avec une moyenne d’âge assez élevée. On rentre se coucher, il est 4h !

6ème jour : Uglian et Pasman

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On se réveille à… 11h30 J on déjeune nos corn flakes et on va au port. On prend le ferry à 14h45 après une bonne pause à l’ombre des arbres. On entend quand même pas mal de francophones.

Après quelques kms sur Ugljan (île en face de Zadar), on se pose pour nager et manger nos pique-niques. On redémarre le long de la côte sur un sentier. On enchaine quelques kms sur la grand- route, on passe un grand pont pour aller sur Pasman et on bifurque sur un sentier qui monte au milieu de l’île.

En demandant pour prendre de l’eau chez des particuliers, on reçoit un jus et on discute un peu malgré la différence de langue. Souvent les gens parlent allemand et/ou quelques mots d’anglais (on espère). Demain ceux qui iront demander l’eau recevront une sangria !

Bref on roule sur ce chemin de pierres qui monte et qui descend. C’est dur mais cool. On se donne bien. Joseph recrève encore… il est 8h et on commence à chercher un endroit de camping. On hésite à se taper sur le chemin mais finalement on atteint le sommet suivant. On monte nos paillasses sur un champ de pierres. En arrangeant bien celles-ci (les plates, écarter les grosses,…) et avec un bon matelas on ne sent même plus de piques dans le dos.

Le coucher de soleil est dingue et on a une vue magnifique. Diner riz (pas assez cuit : merci Joseph !) avec thon et saucisses zwan et au lit à 10h. Observation des étoiles, couchés dans son lit, un plaisir J

7ème jour : Vers Sibenik

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On se lève 1h plus tard que prévu mais on démarre quand même plus tôt que les autres jours : 8h40. On va jusqu’auport (majorité descente) et on prend le ferry pour regagner la côte.

Après une pause « Lidl » (on fait la connaissance des Gervais !! on va même en racheter tellement on adore) et réparation des pneus, on va jusqu’à un lac. Malheureusement il n’y a pas d’ombre tout près et on s’arrête à 13h à côté de ruines, à l’ombre des arbres.

Grosse discussion sur la suite de l’itinéraire : on continue sur les îles à partir de Split ou on coupe vers Mostar en pleine Bosnie ? Joseph et moi essayons de convaincre les autres mais ça ne fonctionne finalement pas (1h30 de discussion quand même !). On craque des bières (maga trouvé à 50m de notre endroit) (même à la pomme) avant de repartir à 16h30.

Une route de campagne nous balade au milieu des champs, de collines en collines. J’ai beaucoup d’énergie (dû à la longue pause) et je fonce. Je dois aussi extérioriser la petite frustration de ne pas faire la Bosnie. Rien de mieux que le sport pour se défouler. Et en effet après 1 ou 2h ça va bien mieux J

À un mini village, un gars est appuyé à sa clôture. Il tire la tête et montre la maison d’en face en ayant l’air de nous prévenir de quelque chose. Je vais discuter mais il me parle croate… (Tjrs sans trace de sourire). En fait il a l’air énervé personnellement contre eux. Après lui avoir demandé le chemin, on repart.

Un long chemin de gravillons nous amène à un gros village où un concert à lieu en plein air. Des orchestres (équipes ? compétition ?) se relayent. Puisqu’on est le 21 juillet on peut bien craquer, donc on craque et on s’assied à un resto car il est déjà 19h30. Un méga mixed grill (avec des frites mal faites) nous donne la viande qui nous manquait depuis quelques jours. On finit le diner dans le noir (9h) et on doit repartir…

Trouver un endroit où loger n’est pas évident dans le noir, surtout au bord d’une grand-route. Après avoir essayé le port (jetée en béton) et un chemin, sans succès, on se décide à aller jusqu’à Sibenik. C’est une nationale, heureusement qu’on a des phares et des gilets fluo ! En plus on a l’orage derrière nous et on a peu envie de se faire doucher…

Après 10 petits kms, on arrive au centre et on décide de tenter de notre chance à la gare. Heureusement le garde est sympa et on peut dormir dans le local où on prend normalement les tickets.

Après une nouvelle bière (on ne compte plus…), on s’endort à 11h30…mais pour combien de temps ? (en plus ce n’est pas évident de s’endormir avec la chaleur).

8ème jour : Split et Brac

Ça va Le 1er train de la journée est à… 4h20 ! (oui, pire qu’en Belgique) et on le prend. +- avec les vélos et toutes les fontes. Pas trop de contrôleur, on ne sait pas trop où payer, bref arrangement à la croate. Correspondance vers Split (chipotage, pas évident de caser  vélos…). On a enlevé les fontes et ça fait aussi pas mal de sacs dans le compartiment.

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Nous arrivons finalement à 7h à Split. On a un peu somnolé dans le train mais le manque de sommeil se fait sentir. On se pose sur le quai pour déjeuner (corn flakes, comme d’hab). On fait ensuite un petit tour dans la vieille ville (ancien palais, église) et on passe au supermarché avant de prendre le ferry de 9h.

Sur l’île d’en face, Brac, notre objectif est d’atteindre l’autres côté de la montagne pour monter dans le ferry à 17h20. Mais une 1ère montée hard, suivie d’une seconde (en fait je les compte suivant les pauses car on ne fait QUE monter…) commencent à pousser à bout les organismes de la plupart des cyclistes. Bizarrement aujourd’hui je suis en pleine forme… je monte sans problèmes, sur-motivé. Pour Rodolphe aussi ça passe tranquille.

Après une pause réparation des pneus crevés et bouffe, on repart sur une route en lacets encore en montée. Joseph me demande en haut comment je fais pour avoir toute cette énergie et je vais tenter de vous répondre. J

Nous avons plusieurs jours d’efforts à vélo derrière nous mais sans forcing. Aujourd’hui est l’étape de montagne la plus difficile (un peu comme un tour de France). Le sommet est à 620m d’altitude et on le sait à l’avance. Dans ces conditions, il se passe comme un déclic dans ma tête. Mais imperceptible, même par moi-même. En fait je pense qu’il s’agit d’un déclic… c’est dans la 1ère montée, quand je sens que je suis bien, que j’en veux. Je passe alors en mode combattant (plutôt battant) ; comme un défi intérieur de faire de mon mieux qui se met en place. À ce stade rien ne me résiste, je fonce. Encore plus si les autres sont derrière car alors je me sens fort, sportif, en forme dans ma tête et mon corps (un peu arrogant, trop fier, je sais ; heureusement que ça reste dans ma tête). La musique m’aide aussi à me surpasser. Ici j’ai installé mon baffle sur ma sacoche à mon guidon et c’est juste le bon niveau sonore J

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En fin de compte, en additionnant les petits efforts, j’en arrive à la satisfaction durant et au bout de l’effort. Je me suis dépensé ; j’ai poussé mes jambes mon cœur, mes poumons et ma tête jusqu’au maximum (ou presque). Vous n’imaginez pas (ou si, peut-être…) le bonheur profond que cela procure.  Une confiance en soi, le goût de l’effort quoi !

Bref on arrive presque au sommet. Je vais voir ce qu’il reste comme pente et je reviens prévenir les autres que ça a l’air d’aller. On se pose sous un arbre pour manger et se reposer 1h.

On se remet en selle à 16h. Le ferry est à 17h20 à Bol. Il faut descendre les 620m d’altitude : d’abord sur macadam et ensuite sur un chemin caillouteux. Les complications arrivent quand Guillaume crève son pneu (encore une fois…)

On n’a plus de chambres à air adaptée et on prend donc une rustine de Dorian. 3 repartent déjà alors qu’on finit de réparer. Mais ça se dégonfle tjrs ! Les rustines sont parties, on est dans la m… Rodolphe part les arrêter et je suis à pied avec Guillaume (vélo à la main). On essaye d’attacher ses fontes à mon vélo pour qu’il puisse courir mais après 2 tentatives ratées (les fontes touchent la roue ou trainent par terre), on abandonne. On se regroupe mais il reste 6-7kms jusqu’à Bol. Tant pis pour le ferry ! (la seule voiture qui passe n’a pas la place pour prendre le vélo, c’était la dernière chance…)

Je fais le trajet à pied avec Guillaume pendant que les autres vont en vélo. On les retrouve 1h plus tard avec des bières sur une petite place.

Et maintenant l’histoire de la boulangère… : il se trouve qu’à côté de nous se situe une boulangerie avec une très très très jolie jeune boulangère. Louis et Joseph partent les premiers dans le trip et on va même acheter des petits pains pour manger ce soir et surtout pour la voir de tout près ! On en rigolera et on fera des blagues sur elle jusqu’à demain (et même après…).

Comme il est 8h, on bouge pour chercher un endroit où dormir ce soir. Hors de question d’aller loin avec le vélo de Guillaume (2 pneus crevés mnt…). On cherche d’abord le long de la plage (on se relaye de temps en temps à 2 pour courir avec le vélo crevé ; tjrs en pleine forme moi J)

Mais comme il n’y a rien, on va au camping « Mario ». On monte les tentes et on dort. Même pas besoin de manger ; on a bu des bières, mangé des chips et des petits pains J.

9ème jour : Détente, décision et montée à Bol.

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On se lève bien tard (sommeil à rattraper !), on a presque dormi 12h !

Comme tous les bons campeurs, on prend une douche, on mange, on fait la vaisselle, on range et on repart enfin vers le centre du village.

Guillaume et Dorian vont au magasin de vélo pendant qu’on va à 4 au cybercafé checker les horaires du ferry et au supermarché.

Le ferry n’étant qu’à 17 h 20, on se pose en attendant à l’ombre des arbres : bières, discussion, pique-nique et repos. On passe de plus en plus de passeportois à vacanciers ordinaires…

Une fois arrivés sur le quai pour prendre le ferry (un catamaran) on se rend compte qu’il n’accepte pas les vélos ! 24 h d’attente pour rien !

A nouveau, remise en question de l’itinéraire (ça fait plusieurs fois en quelques jours). On se met d’accord (pas facile) pour aller à Sumartin prendre le ferry vers Makarska (sur la côte du continent) et ensuite Joseph fera du stop pour récupérer la camionnette à Rijeka et on fera 5 jours de Bosnie-Croatie-Belgique en mode roadtrip.

Il y a 24kms sur une +- grosse route vers Sumartin, presque de l’autre côté de l’île (tjrs Brac). Le début est évidemment terrible (ou génial, suivant le point de vue) pour monter jusqu’à 420m d’altitude.

Reposé de toute la journée, je suis en pleine forme et j’avale les 7kms de montée sans m’arrêter, à un masta bon rythme (en plus il y a un beau vent de face à chaque passage de l’arête qui donne sur la mer). Je vois des endroits de camping au sommet et je retourne chercher les autres ; je les rejoins au 2/3 de la montée (Rodolphe avant). Je les motive (j’ai tjrs la musique sur mon guidon) et on arrive tous en haut à 19h30. On décide de continuer (plutôt descente) jusqu’à ce qu’on choisisse un endroit sympa pour dormir… il faut trouver avant Sumartin ! Finalement on choisit un chemin +- caillouteux parallèle à la route (on ne nous voit pas). On mange nos spaghet-bolo-pêche (ca fait déjà 2 jours qu’on les transporte) et on s’installe à la belle étoile pour dormir.

C’est sans compter sur l’orage qui nous nargue. Pendant une bonne demi-heure, on regarde les éclairs sur notre gauche mais à un moment, il commence à pleuvoir. On monte les tentes en vitesse et on est prêt à dormir. Mais ça douche de plus en plus. Difficile de s’endormir avec le vacarme que ça fait sur la tente ! (ça rappelle l’Irlande tout ça…). Ça se calme enfin et le sommeil à raison de nous.

10ème jour : Makarska sur la côte et séparation

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Je me réveille à 7h, en sueur. Il fait étouffant dans ces tentes, même en caleçon sans sac de couchage. Je me repose, je lis, j’écris.

On part à 9h30 et on fait de la descente J. Une belle, grande, longue et pentue descente, en macadam ! On arrive à 10h à Sumartin mais le ferry est parti à 9h30… le suivant est à 13h. En attendant, on glande sur le quai. Un pauvre monsieur bade à mort avec son zodiac. Il n’arrive pas à faire démarrer le moteur. Dorian l’aide mais sans succès. Seul au milieu du port…

On fait aussi les comptes, maintenant qu’on a du temps.

Pendant qu’on est dans le ferry, il commence à pleuvoir. À l’arrivée à Makarska, ce sont des torrents d’eau qui se déversent dehors L

On se réfugie vite sous un parapluie= parasol. On prend une bière (dégueu celle-là, on ne terminera pas, en fait on avait pas vu qu’elle était sans alcool) et on mange le pique-nique, comme chaque midi. Sauf qu’aujourd’hui, la baguette a pris cher sous la pluie… on se rassasie quand même. Je gratte le mouillé au-dessus de l’eau (pour satisfaire les éventuels poissons et parce que c’est le meilleur endroit J) et je garde ce qui est mangeable en cas de besoin ultérieur. Ça doit être mon côté Verstraeten qui ressort !

Quand la pluie cesse enfin, Joseph part faire du stop (on espère qu’il mette moins de 2 jours jusqu’à Rijeka). Nous partons à 5 en vélo dans l’autre sens, le long de la plage. On traverse les villages super touristiques. On doit éviter les piétons et même une fois une dame qui joue au badminton ne me voit pas arriver et cogne mes fontes.

Au bout d’une « digue », il faut porter les vélos sur un escalier pour accéder à la grand-route. C’est éprouvant, même à 2 pour chaque vélo.

Il est 5h et on commence à chercher pour un endroit de camping. On hésite sur la plage mais ce n’est pas idéal. Je fais d’ailleurs un petit tour dans le maquis où je manque de me péter la gueule : pierre + mouillé…

On trouve quelques minutes plus tard une table où on s’assied pour prendre un gouter. On se rend compte que les arbres sur le terrain à côté sont espacés, parfait pour camper ! (en plus on est caché de la route). On retourne à la plage pour profiter de la mer et du soleil. Il y a même une douche J

Moment de pur bonheur avec le livre de Mère Teresa (beau passage), des biscuits, la vue (mer et île derrière) et la musique (iPod). Quand le soleil disparait derrière les arbres, on remonte à la table (sale petite montée d’ailleurs) et on se fait notre bouffe : riz, champignons, bolo. Très réussi pour une fois (on a juste pas de sel). Après avoir mangé, évidemment, tout le monde est de bonne humeur et on se poile bien. Dès qu’il fait noir, on va s’installer, à la belle étoile avec les tentes comme bâches pour éviter l’humidité.

On stress un peu quand un passant est sur la route, on est dans la totale illégalité. Et je ne vous dis pas lorsqu’un chien aboie dans notre direction…

11ème jour : défi solo et attente

Dodo jusqu’à 4h30 et… la pluie.

On hésite mais finalement on monte les tentes (un peu n’importe comment d’ailleurs). Redodo malgré les affaires mouillées, la tente qui perce, le bruit de la pluie,…

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À 6h, je me re-réveille, c’est mon heure… ! Je m’habille en vitesse ; ma 1ère chaussette est habitée par un cloporte (je l’écrase avant de m’en rendre compte et de le déloger) tandis que ma 2ème est trempée (j’en prends une autre dans mon sac). Je mange le reste de riz (froid) d’hier. J’ai 2 fontes (sur 3), de l’eau, des vêtements, ma baguette (celle mouillée d’hier J), la carte, d’autres trucs inutiles et je suis parti ! Mais où ? Ben je grimpe en vélo, monter, tjrs monter, plus haut, plus loin. Je traverse un village et je rentre dans un parc national (sans payer les 40 kunas…). Je passe les lacets dans la forêt et je débouche sur une magnifique vue de la côte.

Je bascule à l’intérieur des terres où se succèdent des collines escarpées (heureusement la route est +- plate, serpente entre). Je croise aussi des vaches qui se foutent royalement de moi (y a intérêt sinon je ne sais pas comment je passerais…). Je comptais prendre un chemin vers le sommet à 1300m mais je ne le vois pas  (pas très bonne carte, Rodolphe trouve aussi) et je continue. À un embranchement, je vois indiqué « sommet SV Jure, 6kms ». Allez, go, je fais le fou, je monte ! La fin est très hard (finish comme aux sports d’hiver, 6 lacets). Je parviens au sommet, à… 1762m d’altitude. Toute cette grimpette depuis la mer, en 2h40. Bel exploit. Je contemple et profite mais malheureusement, des nuages (voire brouillard) bouchent la vue.

À côté de la chapelle (fermée), je rencontre le gardien (je suppose) et il me propose de boire une gorgée d’alcool. Fort mais ça donne 1 coup de fouet. Je prie, devant la montagne pour moi. À 9h45, j’entame la descente. Un peu plus d’1h pour faire les 30kms.

Je rejoins les autres à la plage et on est cool en attendant des nouvelles de Joseph. Nager, bronzer (cramer pour certains), dormir (j’étale carrément mon matelas), lire (Rodolphe et Guillaume ont adopté mon livre Mère Teresa). La touche allumer de l’iPod de Louis est dégommée, il a besoin de mon chargeur pour écouter de la musique.

À 17h, on retrouve Joseph au village à côté. Il a fait du train et il est revenu en camio aujourd’hui (7h de route quand même). On attache les vélos et on est parti sur la nationale de la côte vers Ploce, puis Mostar.

On prend en stop 2 jeunes françaises jusque Mostar, assez sympa. Alors qu’on est coincé dans le centre, face à une rue piétonne, on largue nos françaises et on récupère une dame qui va nous mener à sa chambre d’hôte. Logé en plein centre, avec un parking (même gratuit !), on est bien !

Après avoir pris possession du lieu et fait un tour sur l’ordi, on sort dans les ruelles. La dame de l’appart nous montre un bon resto où on se prend 2 immenses pizzas pour 6 (et c’est assez). Son mari nous rejoint, on discute et à 11h, il nous amène à un bar-discothèque. Comme une grotte (dans la roche), la musique est bien (occidentale). Je réussis le pari de danser le rock pendant 45 secondes avec une inconnue (je dirais sud-européenne). Elle a l’air de trouver ça drôle… y pas beaucoup de monde par contre. Surtout pas beaucoup de filles : les 4 autres (Joseph est rentré, trop fatigué après tant de route) ne peuvent (veulent) pas tenter leur chance pour un rock. J’essaye une 2ème fois mais la fille ne veut pas.

Après 2 bières, on change d’endroit et de style. On va sur la place où un chanteur (connu en Bosnie apparemment) est entouré de 200( ?) Mostariens.

À 1h, on retourne se coucher (levé à 6h, il ne faut pas oublier !). Je m’endors avec plaisir dans un vrai lit J

12ème jour : Sarajevo

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Même si on a un peu visité le centre by-night hier, on retourne ce matin. Ça prend 1h de faire le tour de la vieille ville (et le sacré pont). Cette guerre de 1992 à 1996 est complexe avec 3 intervenants + les nations unies. Mais grâce aux séries d’explications , je commence à comprendre (un peu…).

Notre ami le tenancier des chambres d’hôtes, qui a failli faire une carrière de foot, qui est ceinture noire de judo et qui s’entraine (course) 4h par jour, nous renseigne un pote à Sarajevo.

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Arrivé sur place à 15h30, après un mac do, on appelle notre ami, qui lui appelle son pote, qui vient nous chercher à un parking. On refait le tour de la ville (déjà fait une fois) pour aller à sa chambre d’hôte. La remorque dans un  garage de la rue, les vélos dans la petite cour, la camio garée et nos fontes dans la chambre, tout est bon. On va visiter la ville à 17h.

Cette ville est caractérisée par 2 choses : les trous d’obus dans les murs (siège de 3 ans quand même). Et les religions qui cohabitent. Dans une rue, vous pouvez trouver une mosquée, un temple juif, une église orthodoxe et une catholique. Dingue ! On voit aussi l’endroit où a été assassiné l’archiduc d’Autriche-Hongrie, ce qui a déclenché la 1ère guerre mondiale.

On se pose sur des marches et 2 jeunes bosniaques viennent vers nous. « Have you drugs ? » No !  « give me money » heu… no ! « and you, and you !”. Ils repartent. On a eu droit à une sorte de racket raté on va dire.

À 19h, on prend une bière et on mange (+- local) à un resto (dehors). Ce soir il y a un match de foot de Sarajevo. Les bosniaques sont surexcités. Il y a surement des hooligans dans le tas. On voit une procession qui va vers le stade en chantant.

Comme tout le monde est fatigué, on retourne déjà se coucher à 8h. À 9h on dort tandis que Joseph et Rodolphe vont chercher un jerrican d’essence (problème de capteur finalement).

13ème jour : vers Zagreb et le frère pèlerin

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On se lève à 10h. ca fait 13h de sommeil. Bon moi j’étais réveillé plus tôt mais quand même. On se prépare et on part. Direction Zagreb pour voir Laurent, le frère de Joseph, qui démarre son tour du monde d’un an.

Le trajet est long par les nationales bosniaques. Heureusement les paysages montagneux sont beaux. Il y a la rivière en contrebas. Une seule pause déjeuner pour 7h de camio ! D’ailleurs de fromage à tartiner que j’ai acheté est mauvais. Mais personne n’a voulu venir avec moi ce matin quand on était bloqué dans une rue car une camionnette avait tapé dans une voiture garée.

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On retrouve Laurent à Sisak, à côté de l’église. Il est parti de Rixensart il y a 4 jours. Il compte marcher, faire du stop et découvrir différentes cultures. Il fait l’Europe de l’Est et l’Asie.

On achète de quoi diner et des bières et on va s’installer le long de la rivière pour cette nuit. On trouve une place à côté d’un château-hôtel. Il y a pas mal de moustiques mais l’anti-moustique fonctionne bien.

Dernière nuit à la belle, avec Laurent. Un renard pas farouche nous tourne autour et fais même très peur à Laurent tellement il s’approche au-dessus de sa tête avant qu’il ne se réveille. Certains veillent mais je ne me réveille même pas.

14ème jour : retour en Belgique

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Départ à 7h (après un petit dèj corn flakes). Destination Zagreb pour commencer. Laurent doit y chercher un nouveau panneau solaire chargeur et nous on aimerait visiter un peu la ville. Certains ayant peur qu’on se fasse voler les vélos (même dans les parkings souterrains), on tourne 30min dans la ville en camio (avec tous les sens interdits) avant de repartir. Perso je n’ai pas trop compris l’intérêt… pas grave, je prends sur moi.

À 9h30, on est reparti après avoir dit au revoir à Laurent, direction la Belgique.

C’est un très long trajet mais Joseph est un surhomme pour la conduite. Il tient toute la journée au volant, avec une seule grosse pause pour manger au Burger King (on l’a assez attendu !), plus les pauses essence. La musique fait aussi du bien dans la camio.

On arrive à Herman-Debroux à 1h du mat, un peu zombie mais sinon ça va. On débarque les 4 autres qui vont faire du vélo pour rentrer tandis que je rentre sur Rixensart avec Joseph.

Me voilà enfin dans mon lit (ce serait faux de dire que je n’en ai plus eu depuis 15 jours…), fin du raid expé, trop content J

Conclusion :

Passeport est définitivement un groupe de dingue ! J Vraiment des gens motivés par l’effort, motivé par le camping parfois dantesque, motivé pour découvrir et partager.

Il y a évidemment des différences de caractères qui créent parfois des tensions. Passer 15 jours à décider et vivre ensemble cela exacerbe les discordances mais dans l’ensemble, pas de souci majeur.

Dans le choix du pays, on a peut-être fait l’erreur de ne pas rouler assez isolé des habitations et villes. Bien sûr cela permet de se réapprovisionner autant que l’on veut et de ne pas risquer de manquer de quelque chose mais en même temps, on a été obligé de voir des nationales et pleins de voitures…

Les ferrys c’est pas mal pour se reposer aux heures chaudes mais à cause de cela on est dépendant d’un horaire et cela met du stress.

Dommage que l’on n’ait pas pu faire la Bosnie en vélo mais c’est à mon avis un bon pays pour une prochaine expédition… avis aux amateurs de montagne et d’isolation (plus insolation J) !

Je cherchais de la nature, j’en ai eu (même si ça aurait pu être encore plus isolé). Je cherchais du sport, j’en ai eu (même si mes compagnons auraient pu être aussi motivés que moi, cela m’aurait soudé au groupe d’avantage, surtout sur la fin). Tout voyage est perfectible, on verra si ces défauts se retrouvent dans le prochain raid… J

Julien H

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